Bac 2021 : Epreuves de spécialités annulées, trois sujets en philo, moins de textes à l’épreuve de français… Tout ce qui change
EDUCATION•Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a dû revoir l’organisation de l’examen en raison de la situation sanitaireDelphine Bancaud
Ne pas pénaliser les élèves et leur donner les mêmes chances de réussir. C’est dans ce but que Jean-Michel Blanquer a annoncé jeudi, dans un courrier aux proviseurs et aux enseignants, que les premières épreuves du bac, celles de spécialités, qui devaient avoir lieu entre le 15 et le 17 mars, étaient annulées. Elles sont remplacées par le contrôle continu. Les 540.000 élèves concernées seront évalués « sur la base des moyennes des trois trimestres de terminale de ces enseignements », explique le courrier.
Une décision motivée par l’aggravation de la situation sanitaire liée au coronavirus et en raison des conditions d’enseignement perturbées dans les lycées depuis novembre. Les deux tiers de ces établissements ayant mis en place un enseignement hybride depuis novembre, tous les élèves n’auraient pas été aussi bien préparés à ces épreuves. « Dans les propos des élèves, j’ai entendu les inquiétudes exprimées face aux difficultés de préparation aux épreuves des enseignements de spécialité », écrit Jean-Michel Blanquer dans son courrier. « Cette mesure permet de préserver l’égalité de traitement des élèves », insiste ce vendredi l’entourage de Jean-Michel Blanquer. « L’objectif est aussi de leur permettre d’avoir plus le temps d’acquérir les compétences qui leur seront nécessaires pour l’enseignement supérieur », complète la rue de Grenelle. « Le choix du recours au contrôle continu est le seul qui permet une adaptation des sujets aux progressions réelles et le seul qui garantit que les élèves seront bien évalués. C’est aussi le choix de libérer du temps pour les apprentissages », a aussi souligné le Se-Unsa dans un communiqué. En revanche, le Snes estime que contrôle continu « peut être facteur d’inégalité ».
Une évaluation au fil de l’eau
Les enseignants recevront en février un guide d’évaluation qui leur donnera des recommandations, comme le nombre de notes conseillées pour établir la moyenne, les compétences à évaluer… Ils pourront aussi piocher dans la banque de sujets initialement prévue pour les épreuves de spécialités, afin de donner des devoirs sur table aux élèves. Une commission d’harmonisation des notes sera ensuite chargée de vérifier qu’il n’y a pas de notes anormales.
Concernant la plateforme Parcoursup, qui devait intégrer les notes des épreuves de mars, Jean-Michel Blanquer a précisé qu’elle « prendra en compte les moyennes qui sont portées dans les bulletins des deux premiers trimestres, ainsi que les appréciations des professeurs », ainsi que les notes de 1re. Et toutes les notes retenues au titre des enseignements de spécialités seront transmises en juin aux établissements d’enseignement supérieur.
Des ajustements sur les épreuves de français et de philo
Concernant les autres épreuves du bac prévues en juin, pas de changement, selon le ministre. « Pour la classe de terminale, l’épreuve de philosophie se tiendra le 17 juin ; les épreuves orales du Grand oral se dérouleront du 21 juin au 2 juillet », précise le ministre. « Pour la classe de 1re, les épreuves anticipées de français écrites se tiendront le 17 juin ; les épreuves orales s’étendront du 21 juin au 2 juillet ».
Mais là aussi pour aider les élèves, certains ajustements seront proposés. En philosophie, il y aura trois sujets proposés au lieu de deux. Ce qui permettra aux élèves de tomber plus facilement sur un sujet qui leur convient. « C’est toujours cette conciliation entre l’adaptation plus souple et la bienveillance que nous voulons pour les élèves parce qu’ils vivent une année particulière », a justifié le ministre ce vendredi matin au micro de RTL. Pour l’épreuve de français, il y aura moins de textes à étudier. « En filière générale, le nombre de textes passera de 20 à 14, et en filière technologique de 12 à 7 », explique l’entourage de Jean-Michel Blanquer ce vendredi.
Si certains syndicats d’enseignants, comme le Snalc, réclamaient la suppression du grand oral, jugeant les élèves mal préparés pour cette épreuve, Jean-Michel Blanquer s’y refuse. « Les compétences orales sont requises pour l’enseignement supérieur. Et ce grand oral permet aux élèves d’exprimer d’autres qualités », insiste son entourage ce vendredi. Se fera-t-il en présentiel ? « Oui, sauf si on était évidemment, au moment de ces épreuves à la fin de l’année scolaire, dans une situation épidémique rude, mais a priori ce n’est pas ce que nous avons en tête », a précisé le ministre sur RTL. Et ce grand oral étant un emblème de la réforme du bac, Jean-Michel Blanquer veut coûte que coûte le préserver.