« Gilets jaunes » : Quatre islamistes renvoyés en correctionnelle pour un projet de braquage lors de l’acte I
JUSTICE•« Les prévenus reconnaissent avoir eu "l’idée" de s’attaquer à un distributeur automatique de billets », a déclaré l’avocate des mis en examens20 Minutes avec AFP
Les juges antiterroristes ont renvoyé en correctionnelle quatre musulmans « radicalisés », soupçonnés d’avoir envisagé un braquage le premier jour des manifestations de « gilets jaunes » en 2018, ont indiqué mercredi des sources concordantes, confirmant une information du Parisien.
Les interpellations liées à cette affaire avaient été révélées deux jours après l’acte I des « gilets jaunes » le 17 novembre 2018 et avaient fait grand bruit à cause d’un SMS envoyé le 8 par l’un des mis en cause : « Sa va saigné le 17 ». En mars 2019, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait indiqué qu’une « attaque terroriste » avait alors été « neutralisée ».
Un projet d’attaque de convoyeurs
Au terme des investigations, le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait toutefois demandé une requalification des faits reprochés à Rémi M., Kevin B., et deux frères, Kamel et Hillal A.
Alors qu’ils étaient initialement mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, une qualification passible des assises, le Pnat a demandé qu’ils soient jugés pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle.
Dans leur ordonnance datée du 11 décembre, les magistrats instructeurs ont suivi les réquisitions du Pnat et ordonné un procès des quatre hommes devant le tribunal correctionnel.
« Si les investigations n’ont pas permis d’établir avec précision l’état d’avancement du projet réellement poursuivi par les membres de l’association de malfaiteurs, les mis en examen ont reconnu a minima l’existence d’un projet d’attaque de convoyeurs », estiment les juges, observant par ailleurs que les quatre mis en examen étaient « fortement radicalisés » et « proches des thèses » du groupe terroriste Etat islamique.
Un procès en janvier 2121
« L’enquête a confirmé que cette idée d’attentat envisagée le jour de la manifestation des gilets jaunes ne correspondait à aucune réalité et s’apparentait à une récupération politique », a souligné Me Mickaël Bendavid, avocat de Rémi M., 54 ans.
« Les prévenus reconnaissent avoir eu "l’idée" de s’attaquer à un distributeur automatique de billets », a déclaré Me Léa Dordilly, avocate d’Hillal A., 25 ans. « Si tant est que cela puisse être considéré comme un projet, il n’était pas de nature terroriste », a-t-elle ajouté.
Le procès de ces quatre hommes, dont trois sont en détention provisoire, se tiendra fin janvier au tribunal de Paris.