COVID-19Comment l’acheminement des vaccins sera-t-il sécurisé ?

Coronavirus : Comment l’acheminement des vaccins sera-t-il sécurisé ?

COVID-19Un dispositif de sécurité sera mis en place pour éviter tous risques de vol pendant l’acheminement des vaccins depuis la Belgique, où ils sont produits, jusqu’aux lieux de stockages et de distribution
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • L’Union européenne a donné lundi son feu vert au vaccin contre le Covid-19 Pfizer-BioNTech, ouvrant la voie au lancement après Noël des vaccinations dans les 27 Etats membres. Les premières doses pourraient être livrées dès le 26 décembre.
  • Le chef d’Interpol, Jürgen Stock, redoute une augmentation « dramatique » de la criminalité et s’attend « à des vols, à des cambriolages d’entrepôts et à des attaques lors du transport des vaccins ».
  • En France, la police a pris des mesures pour sécuriser les itinéraires empruntés par les convois ainsi que les sites de stockages et de distribution.

Produire un vaccin en un temps record est une chose. Sécuriser l’acheminement de 200 millions de doses aux quatre coins de l’Europe en est une autre. L’Agence européenne des médicaments et la Commission européenne ont autorisé, lundi, la distribution dans l’Union du vaccin anti-Covid de Pfizer-BioNTech, et ce à compter du 26 décembre.

Pour le fabricant de cet « or liquide » qui suscite la convoitise des organisations criminelles et pour les Etats, le défi à relever est immense. Jürgen Stock, le patron d’Interpol, redoute en effet une augmentation « dramatique » de la criminalité et s’attend « à des vols, à des cambriolages d’entrepôts et à des attaques lors du transport des vaccins ».

Délinquance, cyberattaques, actions de militants…

« La campagne de vaccination constitue pour la criminalité un effet d’aubaine. Nous l’avons vu lors du premier confinement, en particulier avec les masques. Mais nous avons été associés en amont aux travaux qui ont été menés, sous l’autorité des préfectures, concernant l’acheminement et la sécurisation des vaccins », explique à 20 Minutes le contrôleur général Michel Lavaud, porte-parole de la police nationale.

Plusieurs risques ont été identifiés par le ministère de l’Intérieur, allant des actes de délinquance ou de malveillance aux attaques cyber, en passant par les actions de militants anti-vaccins. Des mesures seront prises aussi bien par les fabricants que par les forces de l’ordre pour sécuriser les convois transportant les précieuses doses et les lieux où ils seront entreposés.

Sécurisation des itinéraires

Des camions partiront de l’usine de Puurs, en Belgique, où est fabriqué le vaccin de Pfizer, et livreront les doses dans une centaine de lieux de stockage en France. L’entreprise indique à 20 Minutes qu’elle utilisera « des capteurs thermiques équipés de GPS dans chaque contenant thermique, dont la localisation exacte et la température de conservation seront contrôlées à distance, pour pouvoir détecter toute anomalie dans la chaîne de transport ». La police, pour sa part, sécurisera les itinéraires empruntés par les convois, soit de manière « visible pour dissuader », soit de façon discrète « pour repérer les manèges suspects, anticiper et faire du renseignement », poursuit Michel Lavaud.

Les forces de l’ordre veilleront également à la sûreté des lieux de stockage ou de distribution des vaccins. « Dans chaque département, les directeurs de la police vont demander à leurs services de réaliser des enquêtes pour identifier les points de vulnérabilité des sites concernés. Ils pourront être corrigés immédiatement, ou pris en compte dans le cadre de nos missions », ajoute le porte-parole de la police. « Suivant l’analyse opérationnelle de la situation », des drones pourraient être utilisés « sous le contrôle des autorités administratives et judiciaires », précise-t-il. Enfin, la police s’assurera que « patrouilles de terrain interviennent le plus rapidement possible sur les sites concernés par la campagne de vaccination » si l’alerte devait être donnée.