Rennes : La maire dénonce « des méthodes d’intimidation inadmissibles » après l’action des policiers sous ses fenêtres
POLICE•Nathalie Appéré a réagi à l’action des policiers qui ont manifesté sirènes hurlantes jeudi soir devant son domicileJérôme Gicquel
L'essentiel
- Plusieurs dizaines de policiers ont manifesté sirènes hurlantes sous les fenêtres du domicile de la maire de Rennes jeudi soir.
- Nathalie Appéré a fermement condamné cette action, dénonçant des « méthodes d’intimidation » qui « ne sont pas admissibles dans une démocratie ».
- L’élue socialiste invite les policiers à faire part de leurs doléances au ministère de l’Intérieur et non à elle.
Sa réaction ne s’est pas fait attendre. Dans une lettre adressée au secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale, la maire de Rennes Nathalie Appéré a fermement condamné l’action de certains policiers qui ont manifesté sirènes hurlantes sous les fenêtres de son domicile jeudi soir dans le quartier Sud-Gare. « Ces méthodes d’intimidation ne sont pas admissibles dans une démocratie, a-t-elle réagi ce vendredi. La Police Nationale et ses agents sont une force au service de l’ordre républicain. Les comportements que j’ai observés hier soir n’en sont pas dignes ».
Dans les rangs mêmes de la police, l’action spontanée menée par plusieurs dizaines de fonctionnaires divise également. Un agent expérimenté contacté par 20 Minutes la justifie. « On veut arrêter de se faire traiter de racistes et de violents, indique-t-il. Notre président n’a pas à nous dénigrer ». Réagissant à l’interview d’Emmanuel Macron donnée au média en ligne Brut, les policiers dénoncent également leurs conditions de travail.
« Les revendications visant à améliorer les conditions de travail, obtenir des augmentations de salaire ou des avantages sociaux doivent s’exprimer en direction de l’employeur, leur répond Nathalie Appéré. Le vôtre est le ministère de l’Intérieur ».
« Sachez que je n’ai pas l’habitude de me laisser intimider »
Sur la demande de gratuité dans les transports en commun formulée par certains syndicats, l’élue socialiste rappelle par ailleurs que « soixante cartes Korrigo » ont été mises à disposition du commissariat central. « Il est entendu que, si cette dotation s’avérait insuffisante pour permettre à la Police Nationale d’exercer ses missions, le nombre de cartes mises à disposition serait évidemment revu, indique Nathalie Appéré. Mais nous n’avons aucune demande en ce sens ».
La semaine dernière, les policiers rennais avaient déjà manifesté sous les sirènes de la préfecture. Ils prévoient encore de nouvelles actions dans les prochains. Mais la maire de Rennes les met déjà en garde. « Sachez que je n’ai pas l’habitude de me laisser intimider, assure-t-elle. Il est donc parfaitement inutile de renouveler ce type d’opération ».