Pyrénées : La neige est tombée en abondance pour l’ouverture partielle des petites stations
SINISTROSE•Sans remontée mécanique pour les vacances de Noël, les stations pyrénéennes sont en souffrance alors que la neige est bien présente pour cette saisonJ.R. avec AFP
L'essentiel
- Faute de pouvoir accueillir les skieurs aux vacances de Noël, les stations des Pyrénées ont déjà leurs finances dans le rouge.
- Alors que la neige est tombée en abondance sur le massif pyrénéen, les stations ressemblent à des villes fantômes à cause des commerces et hébergements fermés.
- Le président du conseil général de Haute-Garonne, gestionnaire de trois stations, s’inquiète du poids économique de l’activité ski et des conséquences de cette ouverture a minima.
L’or blanc est tombé en abondance ces derniers jours dans les Pyrénées. Des chutes de neige qui plongent encore plus les professionnels de la montagne dans la colère puisque les mesures gouvernementales liées à la crise sanitaire du coronavirus empêchent l’ouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski du massif pyrénéen.
Faute de pouvoir accueillir les skieurs pour ces vacances de fin d’année, les finances des stations battent déjà de l’aile.
Risque important de faillite
« Nous les montagnards, on gère sans cesse les aléas, pas assez de neige, parfois trop, mais celui-là, on ne s’y attendait pas », confie Christophe Esparseil, le patron de la station du Mourtis, en Haute-Garonne. La saison 2019/2020 ayant été retardée par le manque de neige et écourtée par le premier confinement du printemps, les professionnels de la montagne misaient sur cette saison pour se refaire une santé, portés par un enneigement exceptionnel.
Après, une année difficile, « hôteliers, restaurateurs, commerçants sont dans la déshérence, il y a un risque de faillite d’au moins 50 % des acteurs, hôteliers, restaurateurs, commerçants », assure Georges Méric, le président socialiste du conseil départemental de la Haute-Garonne, gestionnaire des stations du Mourtis, de Luchon-Superbagnères et Bourg d'Oueil qui a déjà reçu 16 millions d’euros depuis 2018 pour assurer la survie de ces trois domaines skiables.
Station fantôme
« Quand on n’a pas de neige, on sort les VTT. Cette année, on a la neige, mais pas les remontées. Le Covid-19, c’est un coup de bambou économique. Il y a des incohérences qu’on a du mal à comprendre. On risque la faillite. Pour ceux qui ont des crédits… », s’inquiète François Gillaizeau, propriétaire du centre de vacances Les Pierres Blanches et d’un hôtel-restaurant. Malgré une perte de chiffre d’affaires de 60 % cette année, il espère à partir du 20 janvier pouvoir de nouveau accueillir des groupes, le cœur de son activité, à l’arrêt depuis le 13 mars.
Juste avant les vacances scolaires, la station ressemble à une ville fantôme avec des commerces au rideau baissé, des résidences de vacances et des chalets aux volets fermés. Une situation catastrophique pour Georges Méric, qui met en avant le poids des stations de ski dans l’écosystème économique de vallées. « Si les stations de ski ferment, c’est un malheur qui s’abattrait sur les populations, prévient le président du conseil départemental. Il y a une activité agricole, de loisirs, mais la forte activité économique, c’est le ski ».
« Est-ce qu’on risque plus une contamination dans le métro à Paris ou en faisant du ski au Mourtis ? Il faut permettre aux gens de vivre », plaide le président socialiste.