Après les propos de Macron sur les discriminations, les principaux syndicats de police appellent à cesser les contrôles d’identité
CONTROLES AU FACIES•Pour les organisations, les policiers ont été « lâchés » par le président de la RépubliqueCl.G. avec AFP
Les trois principaux syndicats de gardiens de la paix, Alliance Unité SGP police-FO et l’Unsa police, ont appelé ce samedi à cesser les contrôles d’identité après les propos vendredi d’Emmanuel Macron sur Brut dénonçant des contrôles au faciès et les discriminations. « Non, la police n’est pas raciste et elle ne choisit pas sa délinquance », a lancé le syndicat Alliance dans un tract et une vidéo diffusés sur les réseaux sociaux.
« C’est honteux »
L’organisation dénonce « la défiance de l’Etat vis-à-vis des policiers » et des « allusions douteuses sur les actions des policiers ». « La présomption de culpabilité de racisme ou de contrôle au faciès n’aura pas lieu », assure-t-elle, mettant en garde : « C’est honteux. Le président aura la police qu’il mérite ». Alliance appelle les policiers à "ne plus faire de contrôles d’identité".
« Nous sommes violents, n’interpellez plus ! Nous sommes racistes, ne contrôlez plus ! Blocage total !!! », a exhorté sur Twitter son syndicat concurrent Unité SGP Police-FO. Le syndicat se demande dans un tract « sur quelle statistique ethnique, interdite et inexistante en France, est basée » l’affirmation du chef de l’Etat sur la question des contrôles au faciès.
« Il semble beaucoup plus simple d’accuser les policiers que de reprocher aux politiques des 50 dernières années d’avoir cloîtré des populations dans les banlieues, loin, pour ne pas les voir, et ce sans mixité », ajoute-t-il. Pour Unité SGP police-FO, les policiers ont été « lâchés » par Emmanuel Macron.
« La police abandonnée »
« La police nationale abandonnée par notre président », fustige de son côté l’Unsa police, selon laquelle les propos d’Emmanuel Macron « ont écœuré tous les policiers ». « L’Unsa police appelle à cesser toutes activités » à l’exception des appels d’urgence, ajoute le syndicat.
Vendredi, sur le média en ligne Brut, le président Macron a expliqué vouloir regarder en face la question des contrôles au faciès. « Aujourd’hui quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé […]. On est identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable », a regretté le chef de l’Etat, quelques jours après l'interpellation de Michel Zecler et alors que la police fait face à nombreuses accusations de violences. Il a promis le lancement en janvier d’une plate-forme nationale de signalement des discriminations, gérée par l’Etat, le défenseur des droits et des associations.
Le chef de l’Etat a par ailleurs récusé le terme de « violences policières », le jugeant politisé. « Il y a des policiers qui sont violents » et « qu’il faut sanctionner », a-t-il dit.