Nantes : La SNCF seule candidate pour les lignes vers Lyon et Bordeaux, ouvertes à la concurrence
INTERCITES•La SNCF se retrouve seule candidate pour l'appel d'offres d'ouverture à la concurrence des trains Intercités Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- En janvier 2019, la ministre des Transports de l'époque, Elisabeth Borne, avait annoncé son objectif de faire rouler un nouvel opérateur en 2022.
- Finalement la SNCF se retrouve seule candidate, ce qui conforte les syndicats de cheminots.
Un « flop gouvernemental révélateur », a estimé SUD-Rail. Alors qu’un appel d’offres d’ouverture à la concurrence avait été lancé pour les trains Intercités Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux, la SNCF se retrouve finalement seule candidate. Face à elle, les opérateurs Arriva (groupe Deutsche Bahn), EuroRail et Transdev ont en effet décidé de ne pas présenter d’offres, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.
Dès janvier 2019, pourtant, la ministre des Transports de l’époque, Elisabeth Borne, avait voulu montrer l’exemple en annonçant la mise en concurrence de ces deux liaisons. L’objectif était d’avoir un nouvel exploitant en 2022, seulement voilà. Le processus a pris du retard et la pandémie de coronavirus – qui a asséché les finances des opérateurs – a amené les rivaux potentiels de la SNCF à préférer l’ouverture à la concurrence des TER. Ils ont invoqué des dossiers trop imprécis, des garanties insuffisantes de l’État ou des travaux à venir sur les voies, remarque-t-on dans la profession.
La SNCF est la « mieux placée »
Sollicité par l’AFP, le ministère des Transports n’avait pas répondu jeudi, alors que l’on s’interroge sur la suite : le gouvernement va-t-il déclarer l’appel d’offres infructueux ou poursuivre le processus avec la seule SNCF ? Pour SUD-Rail, cette situation « démontre » que la SNCF est la « mieux placée pour assurer le service public ferroviaire au service des usagers et de l’aménagement du territoire ». « Les opérateurs privés en quête de profits ne se positionnent, eux, que sur des trafics rentables avec un niveau d’argent public garanti », pointe le syndicat.
Désormais, « le gouvernement s’apprête à déclarer l’appel d’offres "infructueux" et à renvoyer à plus tard l’ouverture à la concurrence » de ces lignes, écrit SUD-Rail dans un communiqué, en réclamant que « ces trafics restent durablement affectés à la SNCF, pas à une filiale, pas une entreprise privée ».
« Premier échec retentissant »
Dans un tract, la CGT-Cheminots estime aussi qu'« il faut tirer toutes les leçons » de ce « premier échec retentissant », « arrêter la libéralisation, utiliser les ressources publiques pour financer le développement du service offert aux usagers ». Les deux lignes « doivent être attribuées directement à la SNCF », réclame le syndicat, pour qui « les opérateurs alternatifs en quête de profits ne se positionnent que sur des trafics rentables et générateurs de cash ».
La CFDT-Cheminots, elle, demande « instamment à l’Etat » que ces lignes soient exploitées « en direct par SNCF Voyageurs », « seul opérateur » capable de « maintenir le service ». « Une filiale du Groupe SNCF créée à cet effet serait une mauvaise solution », affirme-t-elle.