Affaire Preynat : L'ancien curé renonce finalement à faire appel de sa condamnation
JUSTICE•L’ancien aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon, condamné à cinq ans de prison pour avoir agressé sexuellement de nombreux scouts pendant vingt ans, avait fait appel. Avant de se raviserundefined avec AFP
L'essentiel
- Bernard Preynat, condamné en mars à cinq ans d’emprisonnement ferme pour agressions sexuelles sur mineurs, renonce finalement à faire appel.
- Ancien prêtre du diocèse de Lyon, il a été jugé en janvier dernier devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir agressé pendant vingt ans de très nombreux enfants scouts qu’il encadrait.
L’ancien prêtre du diocèse de Lyon Bernard Preynat, condamné le 16 mars à cinq ans de prison pour d’innombrables agressions sexuelles sur des scouts entre 1971 et 1991, a finalement renoncé à faire appel, a-t-on appris auprès de son avocat.
Cette annonce vient clore un long combat judiciaire qui a mis sur la sellette l’Église de France et son plus haut dignitaire, le cardinal Philippe Barbarin, pointés du doigt pour leur silence. Un combat qui aura duré cinq ans.
La fin d’un combat de 5 ans
L’affaire avait éclaté en 2015 lorsque d’anciennes victimes du curé avaient déposé plainte et fondé l'association La Parole Libérée pour révéler ce qui s’était passé durant plusieurs décennies et pour dénoncer l’omerta de l’Eglise.
Bernard Preynat, 75 ans, avait fait appel le 17 mars, à savoir le lendemain de sa condamnation. Son avocat Frédéric Doyez a confirmé mardi qu’il renonçait à cet appel, sans fournir de détails sur ses motivations.
« C’est fini », a réagi l’avocat des parties civiles au procès Yves Sauvayre, précisant que ce désistement « entraîne de fait la caducité des appels incidents du ministère public et de la partie civile ».
« Le jugement n’étant plus suspendu à la procédure d’appel, sa peine doit être mise en exécution. Il sera bientôt convoqué au commissariat pour une notification de mise sous écrou », a ajouté le conseil.
Défroqué en 2019
À l’audience en janvier, la procureure Dominique Sauves avait accusé l’ancien aumônier d’avoir « brisé » les vies des jeunes scouts et de s’être « servi du silence des parents et du silence de l’Église » pour multiplier ses abus. Un des avocats des parties civiles avait estimé le nombre d'agressions entre 3.000 et 4.000.
L’ancien aumônier a été défroqué durant l’été 2019 à l’issue de son procès canonique, une décision très tardive aux yeux des victimes qui illustre, selon elles, le malaise de l’Église face à cette affaire retentissante qui a scellé le sort du Primat des gaules Philippe Barbarin. Condamné l’an dernier pour ses silences sur les actes de Preynat à l’issue de son procès, l’ancien archevêque de Lyon a depuis été relaxé en appel mais il a préféré démissionner du diocèse pour devenir aumônier en Bretagne.