Tests, désinfection des remontées mécaniques… A quoi pourrait ressembler la saison de ski ?
CRISE SANITAIRE•Dans les Alpes-Maritimes, la saison de ski se prépare même si, mardi soir, Emmanuel Macron a jugé « impossible » d’accueillir des visiteurs dans les stations pendant « les fêtes », préférant « une réouverture courant janvier »Fabien Binacchi
L'essentiel
- Les stations de ski ne savent toujours pas si et quand elles pourront ouvrir.
- Emmanuel Macron juge préférable « une réouverture courant janvier ».
- Dans les Alpes-Maritimes, les stations sont prêtes à appliquer un protocole sanitaire strict.
A Isola 2000, les canons à neige sont entrés en action. De nouveaux appareils viennent aussi d’être livrés à La Colmiane « pour permettre de couvrir 80 % du domaine skiable ». Sur les sommets azuréens, comme ailleurs en France, la saison de ski se prépare malgré une inconnue de taille : les stations pourront-elles ouvrir malgré l’épidémie de Covid-19 ? Le gouvernement n’a pas encore tranché.
« Une concertation a été engagée par le gouvernement avec les élus locaux et les professionnels mais il me semble toutefois impossible d’envisager une ouverture pour les fêtes », a expliqué mardi soir le président de la République, jugeant « préférable de privilégier une réouverture courant janvier dans de bonnes conditions ».
Des tests antigéniques commandés pour les personnels
Lundi, les services du Premier ministre expliquaient qu’une « coordination européenne est menée à l’initiative de la France », promettant une décision sur l’ouverture d’ici Noël « dans les dix prochains jours ». L’Italie et l’Allemagne penchent pour que les stations de sports d’hiver restent fermées. L’Autriche, de son côté, hésite.
En attendant, dans les Alpes-Maritimes, même si la neige fait cruellement défaut pour le moment, on veut croire qu’une ouverture est possible et on fait tout pour rassurer : les mesures sanitaires et les gestes barrières pourront s’appliquer aussi en montagne, plaide le président du département lui-même.
« Nous avons commandé 50.000 tests antigéniques pour pouvoir dépister, en cas de doute, les personnels qui seront au contact des visiteurs et ainsi éviter des clusters. On pourra envoyer des soignants quand il y en aura besoin », argue Charles-Ange Ginésy, le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Le protocole proposé par Domaines skiables de France pourra aussi être mis en place sur les remontées mécaniques, assure l’ancien président de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). « Il y aura des désinfections des perches des téléskis et des télésièges toutes les deux à trois heures et des cabines toutes les deux heures, détaille-t-il. Et le port du masque sera obligatoire en dehors des descentes. »
Un « label Confiance sanitaire » pour les commerçants à Auron
Les pisteurs, assermentés, seront là pour s’assurer que les règles sont respectées, assure aussi à Auron le directeur de l’office du tourisme où les embauches se déroulent normalement pour le personnel des remontées. « C’est plus compliqué pour les commerces où on attend les annonces du gouvernement pour s’organiser, explique Pascal Lequenne dans la station rattachée à Saint-Etienne-de-Tinéée. Mais on s’engage pour que, eux aussi, soient irréprochables vis-à-vis des mesures anti-covid. »
Là-bas, la mairie a emprunté à celle de Nice son « label Confiance sanitaire », qui prévoit tout un cahier des charges pour garantir la sécurité des clients et des employés. « On pousse tous les commerçants à y adhérer pour assurer à nos visiteurs le meilleur accueil et nous avons déjà prévu de mobiliser nos deux agents de police municipale pour vérifier que les consignes sont appliquées. »
Tout cela reste pour le moment hypothétique, mais une ouverture serait « un enjeu économique primordial », selon Charles-Ange Ginésy. Pour lui, l’éventualité de voir les stations se priver de clients pendant les fêtes est « un coup dur ». « Avec l’interruption de la saison 2019-2020 le 17 mars, nos stations ont déjà accusé un déficit de 20 % », explique-t-il. Elles avaient cependant profité d’un « effet Covid » l’été dernier en enregistrant une fréquentation en hausse de 30 %.