Précarité : La Fondation Abbé-Pierre veut un « électrochoc » pour les « 300.000 SDF »
CRISE SOCIALE•Son délégué général, Christophe Robert demande d’anticiper la « bombe à retardement » que va représenter la reprise des expulsions le 1er avril 202120 Minutes avec AFP
Le chiffre est particulièrement inquiétant et symbolique : depuis 2012, le nombre de sans-domicile fixe a doublé en France. Il tourne ainsi autour de « 300.000 », affirme Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, dans les colonnes du Journal du Dimanche. « C’est effrayant ! Ce chiffre doit être un électrochoc », s’insurge-t-il craignant la reprise des expulsions.
Au total, la Fondation a comptabilisé « environ 185.000 personnes en centres d’hébergement », « 100.000 dans les lieux d’accueil pour demandeurs d’asile », et « 16.000 personnes dans les bidonvilles ». « S’y ajoutent les sans-abri, plus difficiles à quantifier », selon lui. « Nous craignons qu’une partie bascule dans la très grande précarité », alerte Christophe Robert. Car si pendant le premier confinement « tout le monde s’est mobilisé pour les personnes sans domicile », la configuration est aujourd’hui différente avec « beaucoup d’expulsions de squats et de bidonvilles ces derniers mois ».
« Une bombe à retardement »
« Plus de 9.000 places supplémentaires ont déjà été ouvertes. Mais ça reste très tendu », ajoute-t-il. Car selon la Fondation Abbé-Pierre, « avec la crise économique et le chômage de masse, beaucoup de gens risquent de ne plus pouvoir payer leur logement ». « Et les expulsions vont reprendre à partir du 1er avril prochain. Nous devons anticiper cette bombe à retardement », prévient Christophe Robert, demandant notamment « la création d’un fonds d’aide au paiement des loyers et des charges, doté de 200 millions d’euros ». Et en aval, « nous devons développer des solutions de logement durable », ajoute-t-il, plaidant pour la construction de 150.000 logements sociaux par an.