Attentat à Nice : En plein centre-ville, entre commerces et « quartier musulman », Notre-Dame accueille touristes et habitués
TERRORISME•Achevée en 1868, la basilique Notre-Dame de Nice, théâtre ce jeudi matin d’un attentat meurtrier, trône au milieu de l’artère la plus commerçante de la capitale azuréenneFabien Binacchi
L'essentiel
- Une attaque au couteau a fait trois morts ce jeudi matin dans la basilique Notre-Dame à Nice.
- Cet édifice religieux, le plus emblématique de Nice, accueille fidèle et touristes.
- Au style gothique, inspirée des cathédrales de Paris et d’Angers, Notre-Dame de Nice était consacrée le 12 mars 1925 et est élevée au rang de basilique le 16 avril 1978.
Derrière le cordon de police, Sephora, 28 ans, regarde la basilique de Nice sans trop y croire. Elle parle d’un « cauchemar ». « Que ce soit arrivé ici, je n’arrive pas à le concevoir », souffle la jeune femme. Cette paroissienne fait régulièrement la route depuis Villefranche-sur-Mer, à une vingtaine de minutes de là, pour assister aux offices.
« La dernière fois, c’était mercredi », raconte-t-elle avant d’éclater en sanglots. « On est une quarantaine de fidèles ici, surtout des personnes âgées. On se connaît tous. Et puis il y a aussi beaucoup de gens de passage ».
« Elle a l’avantage d’être bien placée »
Achevée en 1868, la basilique Notre-Dame de Nice, l’édifice religieux le plus emblématique de la ville, théâtre d’un attentat meurtrier ce jeudi matin, trône entre la gare centrale et la promenade des Anglais, au milieu de l’artère la plus commerçante de la capitale azuréenne, l’avenue Jean-Médecin. Commerçante, et surtout touristique.
« Elle a l’avantage d’être bien placée. Elle a été construite lorsque la ville a grandi, explique le père Gil Florini, doyen de Nice centre. Alors il y a les habitués, mais aussi des gens d’autres quartiers qui s’accommodent du tramway qui s’arrête presque devant. Il y a aussi des gens qui travaillent à côté ou dans les commerces qui y vont. »
Une importante communauté musulmane
De style gothique, inspirée des cathédrales de Paris et d’Angers, Notre-Dame de Nice a été consacrée le 12 mars 1925, puis élevée au rang de basilique le 16 avril 1978. Rénové il y a quelques années, derrière ses pierres au blanc immaculé, le lieu de culte venait tout juste de voir nommer à sa tête un nouveau curé. Arrivé le 1er septembre, le père Franklin Parmentier n’était pas encore arrivé ce jeudi matin, au moment de l’attentat.
Vincent, le sacristain, première victime de l’assaillant, le précédait souvent. « C’est lui qui faisait l’ouverture. Il était toujours en mouvement, toujours aux petits soins pour les fidèles », raconte encore Sephora, inconsolable. « Il avait des attentions pour tout le monde, explique-t-elle. Il apportait à boire aux SDF qui s’installent sur le parvis, même s’ils étaient de confession différente. La basilique est située juste devant un quartier musulman. » L’ouest du « quartier Notre-Dame », et ses quelques rues coincées derrière l’avenue Jean-Médecin, accueille notamment la salle de prières l’Union.
Sanctuarisée comme toutes les autres églises de la capitale azuréenne ce jeudi, la basilique pourrait rouvrir dimanche pour les messes de la Toussaint. En attendant, la cathédrale Sainte-Réparate, au cœur de Vieux-Nice, va rouvrir exceptionnellement sur les coups de 17 heures, « sous haute sécurité ». « Un temps de prière et de recueillement rassemblera toutes celles et ceux qui le souhaitent », indique le diocèse de Nice.