VOUS TEMOIGNEZPas de malbouffe, moins de pression… Vos résolutions pour le reconfinement

Coronavirus : « Moins se laisser-aller », « prendre soin de ses proches »… Vos résolutions pour le reconfinement

VOUS TEMOIGNEZA compter de ce vendredi, nous allons devoir passer l’essentiel de notre temps à domicile… Allez-vous changer quelque chose pour ce deuxième confinement ? C’est la question que «20 Minutes» vous a posée. Vous êtes nombreux à y avoir répondu
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

L'essentiel

  • Pour tenter d’enrayer l’épidémie, Emmanuel Macron a annoncé mercredi soir un nouveau confinement national pour quatre semaines. Comme un air de déjà-vu.
  • 20 Minutes vous avez demandé ce que vous alliez faire différemment par rapport au premier confinement. Voici vos réponses.

Nous voilà donc repartis pour quatre semaines de confinement. Enfin au minimum. Selon les informations d’Europe 1, l’Elysée table sur un calendrier plus bien plus long encore pour surmonter cette deuxième vague, jusqu’à prévoir huit à douze semaines de confinement…

Rude ? Vous êtes en tout cas nombreux à avoir répondu à notre appel à témoignage « Qu’allez-vous faire différemment par rapport au premier confinement ? ». Et, sans surprise aussi, nombreux à avoir dit ne pas être enchanté par cette nouvelle épreuve.

« Plus de goût à rien, moral à zéro, déprime en vue »

« Plus de goût à rien, moral à zéro, déprime en vue », lance ainsi Chantal. « Avant il y avait encore l’espoir de voir le virus disparaître et que le confinement était un effort utile et nécessaire, juge Anne. Maintenant on sait que le virus circulera encore pendant longtemps et que ces périodes de confinement risquent de se répéter… L’espoir laisse peu à peu la place à la déprime et à l’idée que nos enfants ne connaîtront peut-être pas la vie et les choses simples que nous avons pu connaître : embrasser ses grands-parents, aller danser dans des concerts ou des festivals, se retrouver au restaurant pour un apéro ou pour dîner… »

La crainte du retour à la malbouffe et des journées devant Netflix

De là à se laisser complètement aller ? C’est à tout prix ce que veut éviter de faire Yann, sous-chef cuisinier. « Pendant le premier confinement, la « solitude » amplifiait la tentation de l’apéro-visio, de manger tout et n’importe quoi, n’importe quand, commence-t-il, en évoquant aussi un rythme de sommeil complètement chamboulé « par la console de jeu et Netflix ». Résultat : « J’ai pris quinze kilos que j’ai mis trois mois à perdre », confie-t-il. Alors même s’il s’attend à être de nouveau au chômage partiel, Yann assure cette fois-ci « que le second confinement sera spirituel et physique ». « Même confiné, je vais maintenir le rythme de mes journées de travail et faire de l’exercice physique », dit-il.

Il n’est pas le seul à craindre une nouvelle prise de poids lors de ces semaines à venir bloqué chez soi. On retrouve aussi cette préoccupation chez Christine qui dit ne pas vouloir « compenser la privation de liberté par la nourriture ». « Au premier confinement, j’ai pris sept kilos !, précise-t-elle. On faisait des brioches, du pain, de gâteaux, cette fois-ci nous allons essayer d’être moins gourmands et de faire un peu plus de sport. » Au programme : vélo d’appartement et elliptique, stepper et gainage, liste-t-elle.

Laurence aussi nous confie sa liste de ce qu’elle entend changer lors de ce deuxième confinement :

  • Ne pas rester 10h assise devant mon écran (j’ai fait une phlébite)
  • Ne pas laisser ma fille faire de la pâtisserie (j’ai pris des kilos que je viens juste de perdre)
  • Ne pas vivre dans la peur de perdre ma mère et ne pas la voir et l’enterrer dignement (j’ai pleuré car je voulais aller la voir et c’était interdit)
  • Ne pas faire des visioconférences toute la journée à m’en faire des otites.

Livre, tricot, couture, dessin…

Contre « Netflix toute la journée » et « la malbouffe », Habibou dit aussi avoir installé une routine matinale. « Dix minutes d’exercice, de la méditation et je note trois choses pour lequel j’ai de la gratitude », précise-t-il. Par ailleurs, Habibou vient de créer une entreprise, consacre deux heures à lire et deux autres encore à apprendre l’anglais. Voilà qui lui fait dire « qu’il est prêt pour le second confinement ». Comme « Mimi ». « Si je me reprends du chômage partiel, au moins j’ai un peu prévu le coup et j’ai acheté du matériel pour mes projets créatifs (tricot, couture et dessin) », raconte-t-elle. Avant ce soir, Sylvie prévoit aussi « d’acheter des livres, de quoi tricoter et coudre ». « Il faudra garder le moral avec ce temps d’hiver et des jours qui sont plus courts.

Je ne supporterai pas les programmes en boucle sur le confinement et les élections américaines, ni des films de Noël tous les jours…, ajoute-t-elle. Je vais refaire du pain, de la cuisine, de la pâtisserie… »

« Ne pas me laisser envahir par le télétravail »

D’autres internautes encore veulent mettre à profit ce nouveau confinement pour ralentir leur quotidien et consacrer plus de temps à leur personne où à leurs proches. « Préserver ma vie personnelle et familiale et ne pas me laisser envahir par le télétravail » est ainsi le mot d’ordre de Fanny. « L’erreur que j’ai faite [au printemps dernier, ndlr] était de m’être mis beaucoup trop de pression pour réussir, travailler, faire étudier les enfants, estime Maud. Au final, je n’y ai rien gagné, si ce n’est une mauvaise image de moi-même et un presque burn-out. Cette fois-ci, il ne sera plus question de chercher à tout gérer. Je ferais ce que je peux et si les enfants venaient à être confinés également je profiterais d’eux en priorité. » Roland est sur la même ligne : « hors de question de faire des journées à rallonge en cumulant son travail et celui d’instit, lance-t-il. Je privilégierai la garde d’enfants et qu’importe le regard culpabilisateur de mon manager… »

Mais à ce jour donc, Emmanuel Macron a indiqué que les crèches et les établissements scolaires resteraient ouverts. Loin d’être un détail. « Cette fois, je vais rester à Paris, explique alors Céline. Le petit et moi serons enfermés dans nos 19m2 au lieu des 120 m² et du jardin de chez papi, mais l’éducation prime. » Annie espère du coup que ce deuxième confinement sera plus facile à vivre. « Je n’aurai pas à jongler entre les enfants et le travail puisqu’ils seront à la maternelle », calcule-t-elle.

« M’enfermer dans ma classe avec mes 28 élèves »

Le confort des uns fait le malheur des autres. Institutrice, Christine ne cache pas sa colère en tout cas : « Ce que je vais faire ? M’enfermer dans ma classe avec mes 28 élèves de moyenne et grande section, sans respect des gestes barrière car ils sont trop petits ! Voilà ce que je vais faire ». Jules sait aussi qu’il n’aura guère de choix. « Étant guichetier en banque, je vais travailler comme lors du premier confinement et devoir gérer les tensions accrues des clients, appréhende-t-il. Le premier confinement a été lourd, rien qu’à entendre les gens se plaindre de devoir rester à la maison alors que d’autres ne demandaient que ça… Je redoute la période qui s’ouvre. »