« Les décisions doivent être prises maintenant », prévient l’ARS Occitanie

Coronavirus en Occitanie : « Les décisions doivent être prises maintenant pour éviter une situation extrêmement difficile », prévient l’ARS

CORONAVIRUSLe nombre de personnes hospitalisées en Occitanie a déjà dépassé celui observé lors du pic de l’épidémie au printemps
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Le nombre de personnes hospitalisées pour le Covid-19 a déjà dépassé celui du mois d’avril en Occitanie.
  • Dans le Gard, les premiers transferts de patients ont commencé : six personnes en réanimation ont été transférées en Haute-Garonne et quatre autres en Bretagne, une région à ce jour plus épargnée par la crise sanitaire.
  • « La situation est grave », s’inquiète le directeur de l’ARS Occitanie. « Nous sommes au moment où des mesures doivent être prises pour avoir des conséquences à la mi-novembre ».

Le coronavirus circule à forte vitesse en Occitanie. Le nombre de personnes hospitalisées y a dépassé le pic du mois d’avril, lors de la première vague. Depuis le 23 avril, date du dernier bulletin d’informations bihebdomadaire publié par l’ARS (Agence régionale de santé), la barre symbolique du millier de patients hospitalisés a été franchie. « Nous sommes passés en un mois de 200 hospitalisations par semaine à la mi-septembre à 3,5 fois plus à la mi-octobre, détaille Pierre Ricordeau, directeur de l’ARS Occitanie. Cette deuxième vague est extrêmement forte et la situation se dégrade très rapidement. »

La diffusion est notamment très importante chez les personnes les plus à risque : elle s’élève à 286 cas pour 100.000 habitants pour la classe d’âge des 60 à 70 ans, soit 6 à 7 fois le seuil d’alerte, et de 232 cas pour 100.000 habitants pour les 70 à 80 ans. « Avec un impact très important sur les hospitalisations et sur les décès », reprend Pierre Ricordeau. Les Ehpad ne sont pas épargnés : 116 clusters y ont été identifiés, dont une quarantaine en Haute-Garonne.

Les premiers transferts de patients ont commencé pour désengorger les structures de soins

Les premiers transferts de patients en réanimation ont été organisés depuis le Gard, où la situation se détériore plus rapidement que dans les autres départements d’Occitanie. Lundi soir, six patients ont rejoint des structures de santé de Haute-Garonne (au CHRU mais aussi dans des cliniques privées). Quatre autres ont été transférés en avion vers la Bretagne, une région où le Covid-19 circule à ce jour moins rapidement et où les lits disponibles sont encore nombreux. « Ces patients sont choisis avec l’accord de la famille et l’avis des équipes médicales lorsque ces personnes sont stables et peuvent être déplacées sans risque ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Nous avons opté pour une stratégie différente de celle de la première vague, détaille Pierre Ricordeau. On essaie d’anticiper, de ne pas attendre que le système soit saturé. L’objectif est de gérer la montée en charge de façon plus sereine ». L’expérience de la gestion de crise au printemps permet une meilleure prise en charge des patients : « La proportion de personnes admises en soins critiques et en réanimation est plus faible et ils y restent moins longtemps ».

« La situation est grave »

En temps normal, le système de soin en Occitanie compte 469 places en services de réanimation. « Nous travaillons avec tous les établissements pour augmenter cette capacité : nous pouvons monter jusqu’à 800 à 900 places ». Au 23 octobre, 219 patients étaient placés en réanimation dans la région. « Mais la situation est grave, détaille le directeur de l’ARS Occitanie. Nous allons connaître une poursuite croissante du nombre de malades en réanimation. »

Les professionnels de santé s’attendent à l’hospitalisation d’environ 500 patients en soins critiques à la mi-novembre. « L’enjeu est extrêmement fort de casser les chaînes de contamination. Il faut gérer les lits, mais aussi les ressources humaines. La situation va devenir extrêmement difficile à la mi-novembre. Compte tenu des délais d’incubation, les mesures prises aujourd’hui auront un impact dans une quinzaine de jours. Nous sommes au moment où des mesures doivent être prises pour avoir des conséquences à la mi-novembre ».

Toutes les opérations non urgentes déprogrammées dans la Gard

Le Gard est à ce jour le seul département d’Occitanie passé au niveau 4 de mobilisation, qui prévoit la déprogrammation de toutes les interventions chirurgicales non urgentes or Covid-19. Mais dans les douze autres départements, d’autres interventions non urgentes ont également été déprogrammées. « Il est probable que le passage au niveau 4 sur l’ensemble de la région Occitanie soit assez proche », précise Pierre Ricordeau.