DIVISIONLe président de l’Observatoire de la laïcité veut « rétablir la vérité »

Le président de l’Observatoire de la laïcité veut « rétablir la vérité » face aux accusations

DIVISIONPointé du doigt par Matignon, Jean-Louis Bianco récuse les accusations contre sa vision de la laïcité
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le président de l’Observatoire de la laïcité, l’ex-ministre PS Jean-Louis Bianco, a défendu ce vendredi son action contre l’islamisme, démentant fermement les accusations de complaisance lancées par certains responsables politiques, notamment après l’assassinat de Samuel Paty.

Matignon, a annoncé mardi vouloir « renouveler » l’Observatoire, accusé ces derniers jours par certains responsables politiques et militants laïcs de ne pas en faire assez contre l’islamisme, voire de proximité avec certains mouvements controversés.

Une tribune qui fâche

Son sort divise jusque dans la majorité et ses détracteurs l’accusent notamment d’être proche du Comité contre l’islamophobie en France (CCIF) – menacé de dissolution par le gouvernement après la mort de Samuel Paty – en rappelant qu’ils ont signé ensemble une tribune après les attentats de novembre 2015.

Cette tribune « n’émane pas de l’Observatoire » et « a été signée par près de 15.000 personnes » dont des personnalités comme « l’actuelle Défenseure des Droits Claire Hedon », « le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger », « le Grand rabbin de France Haïm Korsia », « le directeur du CRIF Robert Ejnes », « le secrétaire général de l’enseignement catholique Pascal Balmand… » souligne Jean-Louis Bianco dans un communiqué. « Ces personnalités sont-elles "proches de l’islamisme" ou "proches du CCIF" qui est également signataire ? », s’interroge-t-il.

Des préconisations reprises dans la loi

Il récuse également le terme de « laïcité souple » parfois employé à propos de son organisme chargé « d’assister le gouvernement dans son action » pour le respect de la laïcité en France. L’Observatoire « n’adjective jamais la laïcité et rappelle très strictement le droit, c’est-à-dire celui qui découle des lois laïques (loi de 1905, loi de 2004, etc.) », explique Jean-Louis Bianco.

Il rappelle que le gouvernement comme la Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH) se sont régulièrement appuyés sur ses travaux pour mettre en place ou approuver des lois, notamment celle de 2004 interdisant le voile à l’école.

L’Observatoire « est à l’origine de la circulaire "contre l’islamisme et pour la laïcité" de février 2020 », ajoute-t-il, rappelant également que plusieurs de ses préconisations « ont été reprises dans le discours du 2 octobre du Président de la République à propos du projet de loi (sur le séparatisme) ». L’Observatoire a aussi formé « plus de 350.000 acteurs de terrain », ajoute Jean-Louis Bianco qui appelle à « faire bloc » dans « le combat contre l’islamisme et contre tous les fanatismes ».