Attentat à Conflans : Un recours déposé contre la fermeture de la mosquée de Pantin
PROCEDURE•Gérald Darmanin avait demandé la fermeture de cette mosquée après l'assassinat du professeur Samuel PatyA.I. avec AFP
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait ordonné, lundi, la fermeture de la mosquée de Pantin suite à l' attentat à Conflans-Sainte-Honorine. La Fédération musulmane de cette ville de Seine-Saint-Denis a déposé mercredi soir un recours contre cette fermeture, a-t-on appris auprès de son avocat. « On a décidé de faire un recours », a confirmé M’hammed Henniche, responsable de la mosquée.
« En se bornant à ordonner la fermeture pendant six mois de la seule Grande Mosquée de Pantin, sans expliquer en quoi cette mosquée est spécialement mise en cause et nécessite, elle seule, une fermeture, la préfecture de Seine-Saint-Denis fonde une atteinte grave et manifestement illégale au principe d’égalité », indique le recours devant le Tribunal administratif, consulté par l’AFP. Ce référé-liberté, procédure administrative d’urgence sur laquelle le tribunal doit statuer dans un délai de quarante-huit heures, demande de « suspendre l’arrêté préfectoral » qui ordonnait la fermeture du lieu de culte à partir de mercredi soir, pour une durée de six mois.
« Pas matière à parler de lien avec le salafisme »
« Les vingt-cinq représentants de la Fédération musulmane de Pantin sont tous républicains et opposés fermement aux doctrines salafistes. Il n’y a dès lors pas matière à parler de lien avec le salafisme », souligne le recours déposé par Me William Bourdon.
Le lieu de culte avait notamment partagé sur sa page Facebook, le 9 octobre, une vidéo montrant le père d’une élève de 4e du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), indigné à la suite des cours sur la liberté d’expression dispensés les 5 et 6 octobre par Samuel Paty. Ce professeur d’histoire-géographie avait été décapité vendredi par un réfugié d’origine russe tchétchène de 18 ans.
« La grande mosquée de Pantin doit être regardée comme ayant procédé à la diffusion de propos provoquant à la haine et à la violence et susceptibles de contribuer à la commission d’actes de terrorisme », a considéré l’arrêté préfectoral ordonnant sa fermeture.