TOURISMELes vacances de La Toussaint s'annoncent moroses

Coronavirus : Les vacances de La Toussaint s’annoncent moroses dans le contexte de mesures sanitaires accrues

TOURISMELe secteur du tourisme ne se sent pas à la fête alors que les vacances de la Toussaint ont démarré ce week-end
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Avec des contraintes sanitaires renforcées, des couvre-feux et des touristes qui se décident au dernier moment, les perspectives pour les vacances de la Toussaint sont moroses pour le secteur du tourisme,malgré les encouragements du gouvernement à partir.

« J’incite les Français à réserver » pour les vacances de la Toussaint, avait déclaré en début de semaine le secrétaire d’Etat chargé du tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, promettant que le gouvernement allait « tout faire » pour que la saison touristique puisse « se dérouler jusqu’à Noël ».

Mais la remontée en puissance du Covid-19 qui a conduit à l’instauration d’un couvre-feu depuis vendredi soir dans nombre de grandes métropoles de l’Hexagone attise l’incertitude et bouscule malgré tout les plans de nombreux Français.

Dernière minute et fréquentation moindre

Un phénomène qui se traduit en premier lieu par des réservations de dernière minute qui privent les professionnels de visibilité.

« Vendredi soir, nous avions six chambres réservées et nous en avons eu huit de plus dans la journée samedi » pour ces vacances, témoigne Serge Vervoitte, propriétaire depuis seize ans de l’hôtel-restaurant quatre étoiles Le Goyen, à Audierne dans le Finistère.

Au-delà du fait que les gens se décident à la dernière minute, la fréquentation est aussi moindre.

Lundi dernier, jour où se tenait le Comité interministériel dédié au secteur du tourisme (CIT), soit cinq jours avant les vacances, le taux de réservation n’était que légèrement supérieur à 13 % (13,3 % en régions, 13,9 % en Ile-de-France), contre environ 47 % un an plus tôt (37,9 % en régions, 55,9 % en Ile-de-France), selon le cabinet spécialisé MKG Consulting.

« La tendance est assez catastrophique pour le tourisme urbain, et le fait d’avoir un couvre-feu n’arrange pas les choses », confirme Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme.

Au-delà de Paris et sa région, « il y a aussi un impact pour les métropoles qui avaient tendance à ne pas trop mal s’en sortir cette année, comme celles d’Aix-Marseille ou de Montpellier », observe Didier Arino.

Bretagne et Normandie plébiscitées

Le tourisme rural peut-il bénéficier de la situation ? Dynamique durant l’été, il « ne représente pas des volumes importants à cette période de l’année », rappelle Didier Arino. Mais les zones littorales devraient être plébiscitées par les citadins désireux d’échapper au couvre-feu, comme la Normandie ou la Bretagne par exemple.

Sur le terrain, les professionnels témoignent d’un petit « frémissement » pour la Toussaint.

Le propriétaire de l’hôtel deux étoiles Le Chantilly à Deauville, Rachid Oumakhlouf, évalue pour sa part le recul à 10 à 15 %, la proximité de la capitale aidant. Mais « avant les vacances, le mois d’octobre a été très difficile », explique-t-il.

Ce reflux est d'autant plus dommageable que les vacances de la Toussaint étaient de plus en plus prisées ces dernières années, avec environ 8 millions de départs l’an passé.