« Séparatismes » : Christian Jacob ne croit pas à l’entrée en vigueur de la loi
SCEPTICISME•Au cours d’un entretien avec Gérald Darmanin, le président des Républicains a regretté la faible place de l’immigration dans le projet20 Minutes avec AFP
Le président des Républicains lance une charge contre la loi sur les séparatismes. A la suite d’une rencontre avec Gérald Darmanin lundi, Christian Jacob a même estimé qu’elle « n’entrera jamais en application ». Auprès du ministre de l’Intérieur, il a déploré la faible place de l’immigration dans le projet.
La présidentielle source de ralentissement
Gérald Darmanin, qui s’est entretenu par visioconférence avec Christian Jacob dans l’après-midi, compte envoyer le texte au conseil d’Etat « mi-novembre » pour qu’il soit à l’ordre du jour de l’Assemblée « fin janvier 2021 », a rappelé le patron de LR. « Cela veut dire que le temps de la navette parlementaire, on sera sur un texte tout juste adopté à la fin de l’année [2021], et qui à mon avis ne rentrera jamais en application, le temps qu’il y ait les décrets d’application, avec la campagne présidentielle qui va démarrer », a-t-il affirmé.
Lors de cet entretien, le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’il y aurait dans le texte des mesures visant « à renforcer la neutralité dans les services publics » ainsi qu’un « renforcement des contrôles pour les écoles hors contrat » et pour les associations cultuelles « une incitation à basculer de la loi de 1901 à 1905 ». Mais, « pourquoi avoir peur de parler de la réforme du droit d’asile, de l’explosion des titres de séjour ou des mineurs isolés, de la fermeture des lieux de cultes tenus par des salafistes ou les frères musulmans ? Quand on aborde le sujet du séparatisme, cela doit être posé », s’est étonné Christian Jacob, qui avait à ses côtés la vice-présidente LR de l’Assemblée nationale Annie Genevard et la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio.
Nicolas Dupont-Aignan consulté
Le patron de LR a par ailleurs précisé que Gérald Darmanin ne lui avait remis aucune ébauche de texte mais avait évoqué de le revoir « vraisemblablement dans un mois avec un texte ». Le ministre de l’Intérieur s’est également entretenu lundi soir avec le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui a insisté sur « l’interdiction des financements étrangers » des lieux de culte et a proposé comme en 2017 que prêtres, rabbins, et imams « prêtent serment à la République ».