Pédophilie dans l'Eglise : Les droits d'auteurs du livre du cardinal Barbarin seront reversés aux victimes
PEDOPHILIE DANS L'EGLISE•C’est ce qu’a indiqué ce lundi matin le diocèse de Lyon auquel l’argent du livre revientavec AFP
L'essentiel
- Le diocèse de Lyon a indiqué ce lundi que les droits d’auteur, qu’il percevra pour la vente du livre du cardinal Barbarin, seront reversés aux victimes de prêtres pédophiles.
- La demande avait été faite par le président de l’association Parler et Revivre.
- L’ancien prélat a sorti un livre dans lequel il donne sa vérité de l’affaire Preynat.
Quelques jours après, sa demande a été exaucée. Les droits d’auteur perçus sur le livre du cardinal Philippe Barbarin, dans lequel il revient sur l'affaire du père Preynat, seront reversés aux victimes d’agressions sexuelles, a-t-on appris ce lundi auprès du diocèse de Lyon.
Cette demande avait été formulée jeudi lors de la sortie de l’ouvrage du prélat – intitulé En mon âme et conscience – par le président de l'association Parler et Revivre, Olivier Savignac.
« Je souhaiterais que les bénéfices de son livre reviennent aux associations de victimes », avait-il déclaré sur France Info. « Le cardinal Barbarin, s’il veut aider les victimes, il peut le faire grâce à son livre, en reversant les bénéfices », avait poursuivi Olivier Savignac.
« Je ne touche aucun droit d’auteur »
Interrogé lundi sur RTL, l’archevêque émérite de Lyon, désormais aumônier en Bretagne, a précisé que les droits d’auteur sur son livre revenaient au diocèse de Lyon. « Je ne touche rien du tout, je ne touche aucun droit d’auteur depuis que j’écris des livres. Tout ce que j’ai signé, c’est signé par mon diocèse et l’argent va au diocèse, donc ça ne me concerne pas (…) Il n’y a aucun bénéfice pour moi », a dit le cardinal. « C’est au diocèse de Lyon de voir (…) Aujourd’hui le diocèse de Lyon a beaucoup à indemniser les victimes (…) Si le diocèse prend cet argent pour cela, ce sera très bien », a-t-il ajouté.
Interrogé dans la foulée par l’AFP, le diocèse de Lyon a répondu qu’il reverserait les droits en question. « Ce que propose le cardinal, nous le ferons. Il nous semble normal que les droits d’auteur soient destinés aux victimes », a déclaré un porte-parole. « C’est une bonne nouvelle », s’est félicité en retour Olivier Savignac.
Les victimes attendent « des actes »
« Maintenant, on attend des actes parce que dans l’Eglise la parole est souvent mise en avant », a ajouté celui qui siégeait parmi les victimes au procès de l’abbé Pierre Castelet, condamné pour atteintes sexuelles à l’automne 2018 à Orléans.
En janvier à Lyon, Philippe Barbarin a été relaxé lors de son procès en appel pour non-dénonciation d’agressions sexuelles. Il avait été condamné en première instance, en 2019, pour ses silences sur les abus du père Preynat. Le prélat a démissionné de ses fonctions d’archevêque en mars.