CORONAVIRUSA Marseille, la fermeture des restaurants respectée à quelques exceptions

Coronavirus à Marseille : La fermeture des restaurants respectée à quelques exceptions

CORONAVIRUSA Marseille, où les bars et les restaurants ont fermé, les professionnels s’organisent autour de la livraison plutôt que de braver l’interdit
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Les bars et restaurants ont fermé dimanche soir après la décision du ministre de la Santé Olivier Véran.
  • Très peu de bars ont bravé cette interdiction malgré la colère qui a gagné les professionnels du secteur après l’annonce du gouvernement.
  • Les seuls établissements encore ouverts proposent de la vente à emporter, soit pour sauver les meubles, soit pour garder une activité.

Des files d’attente devant les boulangeries et des salades césar englouties sur un banc. Les Marseillais et Marseillaises s’organisent comme ils le peuvent pour se restaurer le midi, après la fermeture des bars et des restaurants décrétée par le ministre de la santé Olivier Veran. Une décision qui a animé Marseille tout le week-end avec une fermeture d’abord prévue samedi puis finalement reportée à dimanche soir.

Sur la place Estienne d’Orves, très courue pour déjeuner à quelques pas du Vieux-Port, c’est le calme plat. Ça s’active seulement dans quelques adresses, comme au café Simon. « Non, on est fermé. On fait un grand nettoyage », expliquent les serveurs au milieu des dizaines de verres sortis sur les tables.

Vente à emporter

Un peu plus loin, les enfilades de tables et de chaises sur les terrasses ont laissé la place à des panneaux de vente à emporter. « On l’avait déjà fait au début du déconfinement, donc on recommence. Ce n’est pas pour sauver les meubles, on ne les sauve pas, c’est surtout pour continuer d’avoir une activité et ne pas se sentir inutile moralement », confie Corinne de la crêperie Oil and Wax, située dans le quartier de l’opéra.

Mais à midi et demi, aucun client n’était venu chercher à manger. Un nouveau coup dur pour ces commerçants installés depuis un an qui ont déjà connu les travaux dans ce quartier récemment rénové. « C’est dommage parce que les gens commençaient à revenir se balader par ici, ça gâche un peu tout. C’est vraiment dur dur, il faut avoir les épaules larges. Tous les reports de charges du confinement sont tombés ce mois-ci, ce n’est vraiment pas le bon moment », se désole-t-elle.

Les abords de la place Estienne d'Orves sont désert après la fermeture des bars et des restaurants.
Les abords de la place Estienne d'Orves sont désert après la fermeture des bars et des restaurants.  - Adrien Max / 20 Minutes

Seul espoir, le référé déposé par les collectivités territoriales et des regroupements de chefs d’entreprise et de professionnels de la restauration et étudié ce mardi par le tribunal administratif. « C’est bien qu’ils se battent contre le pouvoir. Mais on ne croit pas trop à une issue favorable à cette démarche. Ni à une révision de l’interdiction dans une semaine. Pour tout vous dire, on a même peur que ça soit un peu plus long que 15 jours », s’inquiète Corinne.

Peu d’ouverture

Rue Sainte, où les restaurants se succèdent, des tables ont été installées devant Pastis et Olive. « Ah non, je fais de la vente à emporter. Je n’ai pas trop eu le temps de communiquer, je n’ai pas arrêté du week-end. Mes clients, surtout des avocats, m’avaient demandé si je faisais de la vente à emporter. Je n’en avais pas fait pendant le confinement, mais là le centre continue de vivre donc j’ai décidé d’en faire et c’est toujours ça qui rentre », explique Olivier.

Ils sont très rares à avoir ouvert alors que beaucoup avaient prévenu tout le week-end qu’ils ne fermeraient pas. Seules quelques rares tables ont été installées ici et là, surtout devant les boulangeries ou pour faire patienter les clients qui viennent cherche à emporter. « Je n’en connais pas, non. Mes collègues ont fait cette annonce parce qu’ils étaient en colère. Mais ils ne veulent pas se mettre en danger. On respecte l’arrêté tout en attendant l’audience devant le tribunal administratif », avance Bernard Marty, président de l’Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie (Umih) des Bouches-du-Rhône. Selon la préfecture de police, seulement deux établissements ont été sanctionnés pour avoir bravé l’interdiction d’ouvrir.