Metz : Les surveillants de prison manifestent contre l'utilisation des caméras
COLERE•Ils dénoncent « un retournement de l'usage des caméras », qui serviraient aussi « à les sanctionner »T.G. avec AFP
L'essentiel
- Une manifestation est en cours depuis ce lundi matin à la prison de Metz.
- Les gardiens du centre pénitentiaire manifestent. L’objet de leur colère ? L’utilisation des caméras. « Elles servent à nous sanctionner », dénonce le secrétaire régional CGT pénitentiaire Laurent Leroy.
- L’intersyndicale demande également une gestion moins autoritaire des personnels.
L’entrée de la prison de Metz, dans le quartier de Queuleu, bloquée. Un feu de palettes allumé. Des gardiens du centre pénitentiaire manifestent depuis ce lundi matin pour dénoncer « l’utilisation des caméras à l’intérieur de l’établissement » à leur encontre, par la direction, a expliqué l’intersyndicale (UFAP, FO, CGT, Horizon justice).
« Il y a un retournement de l’usage des caméras. Elles ont été installées pour protéger les gardiens. Mais elles servent à nous sanctionner », a dénoncé le secrétaire régional CGT pénitentiaire Laurent Leroy, prenant l’exemple d’une « porte qui n’a pas été fermée » ou d’une chose qui « n’a pas été bien faite » par le gardien.
Tensions autour du port du masque
Le mouvement a également pour objet d’obtenir « l’application d’un accord déjà signé sur les conditions de travail » et une gestion moins autoritaire des personnels, ainsi qu’accessoirement le retrait ou la baisse des sanctions infligées, notamment pour des gardiens qui ont refusé d’appliquer une note de service, pendant et juste après le confinement, interdisant de porter un masque.
Parmi les cas évoqués par le syndicat Horizon justice a été mis en exergue celui d’un gardien sanctionné parce qu’il avait élevé la voix pour porter un masque. Selon le syndicat, cet agent qui n’est pas passé devant une commission de discipline, s’est vu arbitrairement changer ses heures de travail, est tombé malade du Covid-19 et sa femme aussi.
Les promenades maintenues
« Aujourd’hui le masque est obligatoire pour nous. Mais les détenus n’ont pas le droit d’en porter un, sauf pour des activités avec un intervenant extérieur. Quand les détenus descendent en promenade, ils restent un moment confinés dans un tout petit couloir », a déploré le secrétaire régional adjoint Horizon-justice CFE-CGC Teddy Maniere.
Toute la journée de lundi, les manifestants, qui réclament des discussions avec la direction, envisagent de bloquer les entrées dans le centre de détention de quelque 480 places. Les activités nécessitant des intervenants extérieurs ont donc été annulées. En revanche, les promenades et autres activités ont été maintenues, a indiqué l’intersyndicale.