ENSEIGNEMENT SUPERIEURComment est géré l’afflux d’étudiants à cette rentrée ?

Rentrée : Comment est géré l’afflux d’étudiants dans les universités et les écoles ?

ENSEIGNEMENT SUPERIEURLe gouvernement a créé 21.500 places en cette rentrée, mais cela suffira-t-il ?
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

L'essentiel

  • A cette rentrée, 2,8 millions d’étudiants sont attendus dans les établissements, soit + 2,1 % par rapport à 2019.
  • Et 3.000 bacheliers restent encore sans proposition à ce jour, a indiqué la ministre mardi.
  • Si 21.500 places ont été créées dans l’Enseignement supérieur à cette rentrée, elles ne correspondent pas toujours aux souhaits d’orientation des bacheliers.

Comment gérer l’embouteillage ? A cette rentrée, 2,8 millions d’étudiants sont attendus dans les établissements de l’enseignement supérieur, soit + 2,1 % par rapport à 2019. Un bond qui s’explique tout d’abord par des raisons démographiques, mais ce n’est pas tout. Cette année, le taux de réussite au bac a été exceptionnel (95,7 %) en raison de la mise en place du contrôle continu, les épreuves du bac ne pouvant avoir lieu en raison du coronavirus. Du coup, l’Enseignement supérieur doit absorber 35.000 néo-bacheliers supplémentaires en première année. Les effectifs vont progresser en L2 car il y aura moins de redoublants cette année en L1, puisque les universités ont été plus clémentes dans la notation.

L’Enseignement supérieur a donc dû se réorganiser en urgence, et le gouvernement a créé 21.500 places supplémentaires pour cette rentrée. Ce sont 5.700 places de plus en STS, 6.000 en formations complémentaires d’initiative locale pour les personnes en réorientation ou en CAP en un an, 2.000 nouvelles formations courtes favorisant l’acquisition de compétences techniques et professionnelles, plus de 4.000 nouvelles places dans les licences les plus demandées, notamment en santé, et 3.800 places dans les formations médicales, dont plus de 2.000 dans les formations en soins infirmiers.

3.000 bacheliers restent encore sans proposition à ce jour

Par ailleurs, la phase complémentaire de Parcoursup « a ouvert plus tôt, dès le 2 juillet, et les CAES (commissions d’accès à l’enseignement supérieur) ont pu entrer en action plus tôt que d’habitude », a précisé la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ce mardi. La fermeture de la plateforme Parcoursup a aussi été retardée de 10 jours pour continuer à accompagner les étudiants. Malgré ces efforts, 3.000 bacheliers restent encore sans proposition à ce jour, a indiqué la ministre. Principalement des titulaires de bac pro. « Nous trouverons une solution à tous », a promis Frédérique Vidal, précisant que 9.000 formations offraient encore des places. « Il faut attendre la fin de la procédure complémentaire de Parcoursup, s’achevant le 24 septembre, pour avoir une visibilité sur le sujet », se veut confiant le président de la Conférence des présidents d’université, Gilles Roussel.

Mais force est de constater qu’à cette rentrée, la Fage reçoit davantage de demandes d’aides d’étudiants sur la plateforme « Sos inscriptions » que l’an dernier. Idem pour l’Unef : « Nous sommes davantage contactés que l’an dernier. Car le manque de places dans certaines formations est manifeste encore cette année », indique sa présidente, Mélanie Luce.

Des places créées, mais encore pas assez dans certaines filières

Pour Orlane François, présidente de la Fage, plusieurs problèmes se posent. Tout d’abord, les nouvelles places créées dans l’Enseignement supérieur ne correspondent pas forcément aux formations les plus demandées par les étudiants : « Certaines formations courtes proposées ne sont pas diplômantes. On craint que certains étudiants qui les accepteront aient le sentiment de perdre leur temps, et que cela ne leur garantisse pas ensuite de pouvoir accéder à la formation qu’ils désiraient vraiment. Et les 4.000 places dans les licences les plus réclamées sont insuffisantes pour absorber la demande », indique-t-elle.

Autre souci selon elle : malgré la mise en place de quotas de bacheliers professionnels et technologiques à l’entrée des BTS et des DUT, « beaucoup d’entre eux ne parviennent pas à intégrer ces formations. Il faudrait instaurer une inscription de droit des bacheliers pros et technos dans ces formations », estime-t-elle. Une option que le ministère n’envisage pas pour l’instant.