TONUSDans les salles de sport, les adhérents reviennent malgré le coronavirus

Machines en moins, cours modifiés… Dans les salles de sport, les adhérents reviennent peu à peu malgré le Covid

TONUSAprès le confinement et un été creux, les enseignes retrouvent leurs fidèles
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • Les salles de sport et les cours collectifs ont pu reprendre le 15 juin dernier, après des semaines de fermeture liées au confinement.
  • Si l’été est une période creuse, cette semaine de rentrée montre que les sportifs s’inscrivent déjà en nombre.
  • De nombreux aménagements dans l’organisation, dans la disposition des appareils et dans les horaires des cours collectifs ont été nécessaires pour pouvoir respecter les mesures sanitaires face au Covid.

Avec la fabrication du pain maison et les listes de livres à lire, l’une des tendances du confinement a été d’afficher ses performances sportives de salon sur les réseaux sociaux. La pratique a donc connu un succès forcé pendant des semaines, mais les amateurs du genre sont heureux d’avoir pu sortir de chez eux.

Depuis le 15 juin dernier, les salles de sport et les cours collectifs ont pu rouvrir leurs portes, mais sous certaines conditions. Et en cette semaine de rentrée, les clubs voient les pratiquants revenir.

Les sportifs au rendez-vous

« Avec les petits kilos du confinement, ça manquait un peu de tonicité sur la plage. Je viens y remédier. » Tout sourire, Amel ne cache pas sa joie de revenir dans sa salle de sport du 14e arrondissement de Paris. Un retour qu’elle a opéré cette semaine, comme une résolution pour la rentrée. « Les enfants sont à l’école, ils reprennent leurs activités, alors on suit le mouvement. »

Comme elle, beaucoup ont décidé de remonter en selle malgré le Covid-19, comme en témoigne la fréquentation des salles : « Depuis une semaine, nous atteignons environ 75 % de la fréquentation normale pour cette période », explique Renaud Carpe, responsable de la communication du groupe CMG Sports club. Une bonne nouvelle pour les professionnels du secteur. Car l’été, déjà une saison basse, a été particulièrement difficile cette année : « A part les "aficionados" qui sont revenus dès le premier jour, les adhérents ont mis un peu de temps à revenir. Mais on sentait déjà ce besoin de refaire du sport », poursuit Renaud Carpe.

Même discours optimiste du côté des salles Keep Cool. Le groupe, qui gère près de 260 salles, attaque le mois de septembre avec des chiffres rassurants. « Nous avons presque retrouvé le niveau de fréquentation de l’année dernière, note ainsi Thomas Monnier, le directeur général adjoint. Mais cela a demandé des aménagements ».

Faites place !

Les aménagements en question ont d’abord été ceux de tous les lieux qui accueillent du public. Gel hydroalcoolique, lingettes désinfectantes, masques pour les personnels. Mais soulever de la fonte ou battre le record du marathon sur un tapis de course, cela implique beaucoup de contacts avec le matériel et beaucoup de passage sur les appareils.

Dans un premier temps, les clubs ont poussé les machines pour mettre un peu de distance, quitte à en enlever quelques-unes. « Nous avons aussi mis du gel et des lingettes un peu partout, pour que chacun nettoie son matériel avant et après la pratique », explique Renaud Carpe. Histoire de bien répéter les choses, le personnel rappelle les règles à tous, comme l’obligation de porter un masque pour circuler entre les machines. Une consigne globalement respectée : « A part quelques récalcitrants au début, qu’il a fallu rappeler à l’ordre, les adhérents ont conscience de l’importance des mesures. » Une bonne pratique de tous qui semble avoir convaincu les autorités, qui ont donné l’autorisation à ces lieux de rouvrir les vestiaires collectifs, « mais toujours avec le masque », rappelle Thomas Monnier.

Les cours collectifs diminués, et sous réservation

Le cas des activités « statiques » a donc été réglé assez facilement, mais celui des cours collectifs a été plus problématique. Pour Keep cool, le nombre de participants était déjà assez réduit au regard de la taille des salles. Mais le CMG Sports club, lui, a dû diviser par quatre le nombre de places, passant de 80 à 20 sportifs par cours : « Cela permet d’avoir 4m² par adhérent et de respecter la distanciation physique », détaille Renaud Carpe. Les cours ont aussi été raccourcis, d’une heure à 50 minutes, pour éviter que les groupes ne se croisent et pour permettre le nettoyage des salles entre chaque session.

Autre changement : il faut désormais réserver son cours. Même politique chez Swedish Fit, une organisation de gym suédoise qui ne propose que des cours collectifs : là-bas, les aménagements au Covid-19 ont réduit le nombre de participants de moitié. Les cours en eux-mêmes ont été modifiés : le matériel est devenu individuel, et plus question de passer d’un exercice à l’autre pendant le cours. Chacun reste à sa place. Un membre de Swedish Fit se veut rassurant : « Malgré quelques inquiétudes exprimées par les participants, les adhésions remontent doucement. »