ENQUETEAprès la mort du chauffeur de bus à Bayonne, les faits contestés

Chauffeur de bus tué à Bayonne : Le déroulement des faits contesté par la défense

ENQUETEDes images de vidéosurveillance établiraient que c’est le chauffeur de bus, tué il y a deux mois à Bayonne, qui aurait été le premier à porter un coup, selon les avocats des deux suspects
20 Minutes avec AFP

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Les avocats de deux hommes accusés d’avoir tué il y a deux mois un chauffeur de bus à Bayonne lors d’un contrôle ont affirmé lundi que ce dernier avait été le premier à porter un coup, tandis que le conseil de la famille a dénoncé un « alibi invraisemblable ».

Des images de la vidéosurveillance, à l’intérieur et à l’extérieur du bus, « établissent que le chauffeur (…) s’approche des quatre garçons assis à l’arrière et assène, à 19 h 07, un violent coup de tête au visage de mon client », a affirmé à l’AFP Me Thierry Sagardoytho, confirmant des informations du journal La République des Pyrénées.

« L’élément intentionnel de donner la mort ne résulte pas des éléments du dossier »

Son client, l’un des deux mis en examen pour « homicide volontaire », âgé de 22 ans, sera entendu mardi pour la première fois sur le fond par la juge d’instruction saisie du dossier, à Bayonne. « On a quelque chose qui a dégénéré mais l’élément intentionnel de donner la mort ne résulte pas des éléments du dossier », a ajouté Me Frédéric Dutin, avocat du second mis en examen pour le même chef, 23 ans.

Les deux avocats jugent « possible » d’obtenir une requalification des faits en « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

« Un système qui consiste à dire que c’est la victime qui l’a bien cherché »

Le 5 juillet, Philippe Monguillot, 59 ans, qui voulait contrôler le ticket d’un passager et exigeait le port du masque pour trois autres, avait été roué de coups et grièvement blessé à la tête. En état de mort cérébrale, il était décédé cinq jours plus tard.

Me Alexandre Novion, avocat de l’épouse et des trois filles du chauffeur, a estimé que ces « gens incapables de présenter la moindre compassion » sont « à la recherche de l’alibi le plus invraisemblable pour justifier leur déferlement de haine ». « On a donc un système de défense qui consiste à dire que c’est la victime qui l’a bien cherché », a-t-il ajouté en précisant qu’il n’avait « pas eu accès à ces images ».

Le parquet de Bayonne a « fait l’impasse » sur ces images selon les avocats

Pour les avocats de la défense, le parquet de Bayonne a « fait l’impasse » sur ces images, « versées au dossier depuis le 6 juillet ». Ils ont demandé à la juge d’avoir « accès à l’intégralité des images ».

Deux autres protagonistes ont été mis en examen et écroués pour « non-assistance à personne en danger ».