VACANCESLa Nouvelle-Aquitaine encore plus attractive pour les Français

Nouvelle-Aquitaine : La région a renforcé cet été sa position de destination touristique préférée des Français

VACANCESLe tourisme en Nouvelle-Aquitaine a évité le scénario catastrophe, grâce à la haute saison de juillet-août qui a bien fonctionné, mais cela ne compensera pas une année qui verra les revenus chuter globalement de 20 % en raison du contexte sanitaire
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Une enquête réalisée par les comités régionaux de tourisme (CRT), conforte la Nouvelle-Aquitaine comme destination la plus attractive pour les Français.
  • Le président du CRT de Nouvelle-Aquitaine relève que la clientèle française a très fortement augmenté cet été, notamment sur le littoral.
  • Toutefois, des pans entiers du secteur, comme le tourisme urbain ou les sites fermés à l’instar de Lascaux, ont souffert. Le directeur du CRT s’inquiète aussi de voir que « le tourisme d’affaires ne repartira pas en 2020. »

La Nouvelle-Aquitaine, encore (plus) plébiscitée par les Français cet été. Une enquête réalisée par l’ensemble des comités régionaux du tourisme français (CRT), auprès d’un échantillon d’un millier de Français cet été, a classé la Nouvelle-Aquitaine comme destination la plus attractive de l’été, devant la Bretagne ex-aequo avec l’Occitanie, vient ensuite Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Selon cette enquête, 62 % des personnes interrogées (parmi celles qui sont parties en vacances) « n’ont pas raccourci la durée de leur séjour » malgré l'épidémie de coronavirus, 54 % « n’ont pas réduit leur budget vacances », 52 % « ont recherché des espaces moins fréquentés », et 48 % ont opté « pour des destinations plus proches de leur département ou leur région ». On y apprend aussi que les séjours ont été réalisés pour 34 % chez la famille ou des amis, 20 % en location, 18 % en hôtel, 13 % en camping. Quelque 37 % des séjours de juillet-août ont été réalisés sur le littoral, 30 % à la campagne, 13 % à la montagne, et 18 % en secteur urbain.

Forte hausse de la clientèle française du 12 juillet au 21 août

Interrogé par 20 Minutes, Michel Durrieu, le directeur du comité régional du tourisme de Nouvelle-Aquitaine, précise d’emblée que « la Nouvelle-Aquitaine, plus grosse région de France, est d’ordinaire la première destination des Français ( l'Ile-de-France est la première destination touristique auprès des étrangers), du fait de sa taille et de la variété des destinations ». Toutefois, il indique que « cette année, cette tendance s’est renforcée, parce que nous avons une forte capacité d’accueil, sur le littoral et en intérieur. » Une capacité qui a séduit les Français.

« Du 12 juillet au 21 août, la clientèle française a très fortement augmenté, ce qui a permis de compenser de façon importante la diminution du tourisme étranger », poursuit Michel Durrieu. Mais cela ne permettra pas pour autant de rattraper l’ensemble de la saison, qui a démarré tardivement en juillet, tandis que septembre ne se présente pas sous les meilleurs auspices.

Le Bassin d’Arcachon et le Pays Basque ont attiré beaucoup de Bordelais à la journée

« Nous sommes contents cependant d’avoir évité le scénario catastrophe pour la très haute saison, et certains acteurs ont très bien marché, comme les restaurateurs et les activités de plein air, notamment car il y a eu en plus beaucoup d’excursionnistes, c’est-à-dire ceux qui viennent uniquement à la journée, parce qu’il a fait très beau et très sec. Nous avons eu l’été le plus sec depuis soixante ans. »

Le littoral notamment « a fait ses chiffres. » « Le Bassin d’Arcachon a très bien fonctionné, analyse Michel Durrieu, car en plus des touristes, les Bordelais qui ne sont pas partis en vacances ont fait des allers-retours sur le Bassin. Le Pays Basque a attiré énormément de Bordelais, de Toulousains et de Haut-Pyrénéens à la journée. Cela a profité aux restaurants, mais pas à l’hôtellerie ni aux campings. »

« A Limoges ou Bordeaux, les hôteliers n’ont réalisé que 50 % de leurs revenus habituels »

Pour certains, visiteurs excursionnistes ou pas, c’est la douche froide. « Pour les sites touristiques fermés, qui avaient des jauges sanitaires, c’est beaucoup plus compliqué, explique Michel Durrieu. Lascaux a dû fonctionner avec une jauge à 2.500 personnes par jour, contre 4.500 d’ordinaire. Il n’y a pas eu de festivals non plus. Et les aéroports n’ont pas retrouvé 40 % de leur capacité. » Le tourisme urbain a aussi souffert. « A Limoges ou Bordeaux, les hôteliers n’ont réalisé que 50 % de leurs revenus habituels, avec une petite remontée au mois d’août. La Cité du Vin à Bordeaux, qui reçoit normalement 60 % d’étrangers, n’a pas pu compenser. »

Et les villes ne pourront même pas se refaire à la rentrée. « Le tourisme d’affaires ne reprendra pas en 2020, annonce Michel Durrieu. Il n’y a pas de connectivité aérienne, les entreprises coupent leur budget déplacement, en plus du fait que les salons et les foires vont être annulés ou reportés. Donc le tourisme urbain est totalement impacté. »

« Beaucoup de Français ne peuvent plus partir en vacances »

Au final, et même si la haute saison a été plutôt bonne, « le secteur touristique dans la région devrait terminer l’année avec des revenus en baisse de 20 %. »

Enfin, dernier chiffre – inquiétant – qui ressort de l’enquête réalisée par les CRT : 47 % des Français ne sont pas partis en vacances, « contre 30-35 % habituellement. » « La situation économique s’étant dégradée, beaucoup de Français ont basculé dans la tranche de ceux qui ne peuvent plus partir en vacances, en plus de ceux qui anticipent un effondrement économique. C’est quelque chose qui sera important à surveiller dans les mois et les années à venir, parce que le tourisme parallèlement n’a pas baissé ses prix, voire les a augmenté… »

Pour y faire face, plus de 4,5 millions d’euros de chèques « solidarité tourisme » ont été distribués cet été à plus de 21.000 familles de la région, à travers un dispositif lancé par le Conseil régional, l’Agence nationale pour les chèques-vacances, l’Etat, et cinq départements.