Incendie dans la cathédrale de Nantes : Que sait-on du bénévole mis en examen ?
ENQUETE•Le bénévole du diocèse est passé aux aveux20 Minutes avec AFP
Une semaine après l’incendie dans la cathédrale de Nantes, le bénévole du diocèse est passé aux aveux et a été placé en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche pour « destructions et dégradations par incendie ». Il avait été placé en garde à vue le 18 juillet quelques heures après l’incendie et l’ouverture de l’enquête, puis remis en liberté le lendemain soir.
Les enquêteurs souhaitaient l’interroger car après l’incendie aucune trace d’effraction n’avait été constatée sur les accès à l’édifice dans lequel trois points de départ de feu avaient été constatés. L'« homme » a reconnu, lors de l’interrogatoire de première comparution devant le juge d’instruction, avoir allumé les trois feux dans la cathédrale : sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique», a précisé le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès. Que sait-on du suspect ?
« Rongé de remords »
Cet homme de 39 ans, mis en examen, est un « Rwandais, venu se réfugier en France il y a quelques années », avait expliqué la semaine dernière le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois. Il était chargé de fermer la cathédrale la veille de l’incendie. Selon le recteur, qui avait indiqué avoir « confiance en lui comme en tous les collaborateurs », le bénévole était « servant d’autel ». Le recteur le connaissait « depuis quatre ou cinq ans ».
Selon des informations de BFMTV, l'homme, en France depuis 2012, faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français depuis fin 2019. Son titre de séjour n'était donc plus valable. Il n'était pas connu des services de polices.
Dans le cadre de cette enquête, « plus de trente personnes » ont été entendues et une vingtaine d’enquêteurs de la police judiciaire ont été mobilisés, avec notamment le renfort du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, afin de déterminer la cause de l’incendie, selon le procureur.
Le bénévole encourt dix ans d’emprisonnement
« Mon client a coopéré », a affirmé au quotidien Presse-Océan l’avocat du mis en examen, Me Quentin Chabert. « Il regrette amèrement les faits et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd’hui rongé par le remords et dépassé par l’ampleur qu’ont pris les événements », assure-t-il.
Le bénévole encourt pour cette infraction « une peine de dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende », a précisé Pierre Sennés dans un courriel envoyé dans la nuit.