Moins de produits toxiques dans les couches jetables pour bébés, mais on peut encore mieux faire
CONSOMMATION•Si depuis un an, les couches pour bébés contiennent moins de substance chimique, certaines ont encore des taux élevés, notamment de formaldéhyde, un composé irritant
B.C. avec AFP
Ça s’améliore, mais ce n’est pas encore ça. La Répression des fraudes a indiqué jeudi dans un communiqué que le taux de substances chimiques contenu dans certaines couches jetables pour bébés avait nettement diminué depuis une mise en garde en janvier 2019.
Pour mener à bien son enquête, elle a passé au crible 32 références de protections pour bébés, décortiquées dans ses laboratoires afin de vérifier l’absence de dépassement des seuils sanitaires définis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
« Aucun dépassement de seuils sanitaires n’a été constaté. Ces constats confirment la nette amélioration de la qualité des références présentes sur le marché. Aucun allergène ou résidu de pesticides n’a été retrouvé. Des diminutions des contaminations en dioxines et furanes, PCB-DL (composés chlorés) et HAP ont également été relevées, permettant de ne plus constater de dépassement de seuils pour ces substances », a expliqué la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Il y a dix-huit mois, un rapport de l’Agence de sécurité sanitaire avait mis en garde contre des « risques » à long terme pour la santé des bébés portant des couches jetables. En cause : la présence de substances chimiques dans ces protections, ce qui avait poussé le gouvernement à exiger des actions de la part des fabricants.
Taux élevé d’un composé irritant
« Des améliorations complémentaires sont toutefois attendues pour trois références pour lesquelles la teneur mesurée en formaldéhyde dépasse 10 % du seuil sanitaire. La situation ne justifie pas d’ordonner le rappel des produits mais il est demandé aux opérateurs concernés d’approfondir sous six mois leurs diagnostics », a fait valoir la Répression des fraudes.
Concernant le formaldéhyde, un composé irritant, on est loin du compte. Seules six des 32 références garantissent un taux de présence inférieur à 10 %. Pour 23 d’entre elles, l’Agence sanitaire ne peut exclure un dépassement au-delà des 10 %.
Les gammes Pampers Premium Protection, Marmailles Plus et Moina Zaza sont ainsi pointées du doigt. Le taux des deux premières marques est compris entre 10 et 25 % pour cette substance, pour la troisième, vendue exclusivement à Mayotte et fabriquée en Chine selon Le Parisien, ce chiffre oscille entre 25 et 50 %.
« Les traces ne viennent pas de nos couches mais de l’extérieur. L’Anses reconnaît que sur ce type de traces très infimes, il faut parfaire les analyses. Les composants peuvent aussi se retrouver dans l’air. Il y a une marge d’erreur possible », s’est défendu Antoine Giuntini, directeur de BabyCare chez Pampers, interrogé par le quotidien.
Le syndicat professionnel des industriels de l’hygiène a indiqué pour sa part que « les fabricants de couches-bébés se félicitent des résultats des tests menés par la DGCCRF qui confirment que les couches-bébés sont des produits sûrs ». Mais il regrette toutefois qu’alors « même qu’elle conclut à l’absence de dépassement des seuils sanitaires et qu’elle déclare que les couches qu’elle a testées sont sûres, elle communique en parallèle sur des résultats qui prennent en compte d’autres facteurs d’exposition (environnement, alimentation). Ces résultats ne permettent en aucun cas de juger de la sécurité de la composition et d’utilisation du produit ».
A contrario, cinq références sont complètement dans le vert pour huit familles de substances chimiques. L’Agence sanitaire a annoncé en janvier qu’elle allait proposer en octobre 2020 à l’Europe de réduire le nombre de substances chimiques présentes dans les couches.