Les tests de dépistage du Covid-19 sont-ils remboursés ?

Coronavirus : Les tests de dépistage sont-ils remboursés ?

ECLAIRAGEPas facile de s’y retrouver dans le flux d’informations qui tombent sur le nouveau coronavirus ou le déconfinement. Une question en particulier vous taraude ? Chaque jour, « 20 Minutes » fait en sorte de vous apporter la réponse
Julie Bossart

Julie Bossart

En Allemagne, près de Lisbonne, dans des Etats de l’Est américain… Depuis le début de la semaine, face à l’apparition de nouveaux clusters de Covid-19, le reconfinement est décrété. La preuve que le nouveau coronavirus circule toujours dans le monde. Y compris sur le sol français (en Guyane notamment, où l’épidémie connaît une telle reprise qu’elle a poussé la ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, à s’y rendre mercredi). De quoi continuer à alimenter vos/nos interrogations.

Huguette, de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), nous demande d’ailleurs ceci : « Ayant eu des symptômes, je faisais partie des personnes à risque, mon médecin a demandé de faire le test PCR le 7 mai. Montant : 95 euros. La Sécurité sociale ne rembourse pas et ma mutuelle ne la prend pas. Est-ce normal ? »

Voici les réponses que nous avons trouvées :

Les tests. A l’heure actuelle en France, il existe deux types de tests pour casser les chaînes de transmission du virus et maîtriser l’évolution de l’épidémie, rappelle notamment le ministère de l'Intérieur sur son site :

  • Le test virologique (RT-PCR), qui permet de déterminer si une personne est porteuse du virus au moment du test grâce à un prélèvement par voie nasale.
  • Le test sérologique, qui, lui, permet de rechercher si une personne a développé une réaction immunitaire après avoir été en contact avec le virus, et qui s’effectue par prélèvement sanguin.

La recherche évoluant, il en existe différentes sortes, sur lesquelles se prononce toujours la Haute Autorité de santé (HAS), la dernière fois remonte au 18 mai) : les tests automatisables, de type Elisa, et rapides, de type TDR et TROD (si dernier revient positif, le résultat doit être confirmé par un test Elisa ou TDR). Le recours aux autotests est à ce jour prématuré, avertit la HAS : « Si la réalisation du prélèvement est simple (le patient le réalise seul, à domicile, en se piquant le bout du doigt), il n’en est pas de même pour la lecture et l’interprétation du résultat. »

Attention, la circulation et l’usage des tests sérologiques sont encadrés par un arrêté du ministère des Solidarités et de la Santé. Ils doivent être marqués CE, avoir au préalable été évalué par le Centre National de Référence (CNR) des virus des infections respiratoires (dont la grippe) et remplir le cahier des charges de la HAS, rendu public le 14 avril 2020. A noter qu’un site recense tous les tests actuellement disponibles sur le marché (147 ce jeudi).

La prescription. Les tests virologiques sont prescrits sur ordonnance aux personnes qui présentent des symptômes du virus ou à des publics spécifiques dans le cadre de campagnes de dépistage (personnes fragiles, habitant dans des déserts médicaux…). Il peut être effectué sans ordonnance lorsque les personnes ont été identifiées comme ayant été en contact, avec un risque élevé de transmission, avec une personne testée positivement. Dans ce cas, c’est l’Assurance maladie qui prend attache avec elles. Le test doit être réalisé dans un centre dépistage, dont la liste est mise à jour sur ce site du ministère des Solidarités et de la Santé.

Les tests sérologiques peuvent, eux, se faire sans prescription. Mais, comme indiqué plus haut, ils ne répondront à aucune indication médicale et leur signification ne sera pas explicitée par un médecin. Ainsi, sur sa page consacrée aux questions-réponses sur les sérologies, le ministère des Solidarités et de la Santé « déconseille de procéder à cet examen sans accompagnement médical ».

Le coût et le remboursement. Aujourd’hui, le coût du test virologique est de 54 euros, indique l’Intérieur. L’Assurance maladie le rembourse à 100 %. La grande majorité des laboratoires dispensent de l’avance de frais. Mais ils peuvent le faire. Vérifiez-le en appelant le centre de dépistage. Si tel est le cas, l’ensemble des frais vous sera remboursé sur feuille de soins.

Pour ce qui est des tests sérologiques, leur prix n’étant pas encadré, ils ont pu varier d’un laboratoire à l’autre, oscillant entre une vingtaine et une cinquantaine d’euros. Or, un arrêté et un décret parus au Journal officiel le 28 mai ont précisé les conditions de leur prise en charge par la Sécurité sociale. Depuis le 29 mai, ils sont donc remboursés à 100 %. Sous conditions toutefois : à partir du moment où ils ont été prescrits par ordonnance, pour certains usages (en complément de diagnostic si un premier test RT-PCR s’est révélé négatif, par exemple) et s’ils sont conformes au cahier des charges de la HAS, marqués CE et évalués par le CNR.


Notre dossier sur le coronavirus

En conclusion, et pour répondre à Huguette, si elle a bien effectué un test PCR, il n’est pas normal qu’elle ne puisse pas être remboursée. N’ayant pas plus de précisions dans son message, nous ne pouvons que supposer qu’elle a dû avancer les frais et qu’elle n’a pas récupéré la feuille de soins à envoyer à l’Assurance maladie. Il est toutefois possible d’adresser à cette dernière une réclamation ou saisir le médiateur, en se rendant sur Ameli.fr.

Pour que vous y voyiez plus clair, 20 Minutes s’emploie à répondre à vos interrogations, que vous pouvez nous adresser en suivant la marche à suivre ci-dessous. Des questions qui doivent, nous vous en serons reconnaissants, concerner un autre sujet que celui abordé dans l’article ci-dessus. Merci par avance (et prenez soin de vous) !