Coronavirus : Deux Montpelliérains inventent la retransmission d’obsèques en direct… sans imaginer l’épidémie
DERNIER HOMMAGE•L’entreprise Livememorium, créée en février, a été rattrapée par l’actualité liée au Covid-19 et l’explosion de décèsJérôme Diesnis
L'essentiel
- Ils ont créé l’entreprise Livememorium en février, alors que personne n’imaginait encore la vague de décès et le confinement qui allait toucher la France.
- Ces deux Montpelliérains proposent la retransmission d’obsèques en direct, quand il est impossible de se déplacer physiquement pour assister aux cérémonies.
- Ils tentent de percer un marché dominé par une poignée d’opérateurs.
Leur concept a été rattrapé par l’actualité. Le 18 février, Christian Minardo et Christophe Guibal ont fondé une entreprise spécialisée dans la diffusion d’obsèques en streaming. Un mois plus tard, la France était submergée par une vague de décès liée au coronavirus…
« Le 10 août 2019, ma mère est décédée. Malheureusement, beaucoup de ses amis, dans l’impossibilité de se déplacer, n’avaient pas pu se rendre à son enterrement, trois jours plus tard », confie Christian Minardo, pour expliquer leur démarche.
« Le droit de figurer ou non sur les images »
Basée à Montpellier, Livememorium retransmet en direct les obsèques avec une caméra en plan fixe. Chaque cérémonie est privée et n’est accessible qu’avec un mot de passe, fourni au préalable par l’opérateur, à la demande de la famille du défunt. Depuis leur salon virtuel, les invités peuvent ensuite zoomer dans l’écran.
Mais l’intimité de ce moment de recueillement peut être totalement préservée. « Nous expliquons à l’entrée de la salle que la cérémonie sera filmée. Une zone “neutre”, hors du champ de la caméra, est également mise en place afin de garantir à chacun le choix de figurer, ou non, sur les images. »
En région parisienne à partir de la rentrée
La crise sanitaire du Covid-19 aurait pu accélérer le développement de l’entreprise, puisque les cérémonies ont été limitées physiquement à 20 personnes. Ce fut au contraire un coup d’arrêt. « Dans de nombreux cas, les obsèques ont été réduites à leur strict minimum, sans cérémonie », en raison des risques de contamination.
Les deux hommes tentent depuis de percer sur un marché funéraire dominé par quelques opérateurs. « Nous travaillons essentiellement dans un rayon de 100 km autour de Montpellier. A partir de septembre, nous serons aussi présents à Paris et en région parisienne. »