CORONAVIRUSLe foyer d’infections au Covid-19 faiblit dans les Bouches-du-Rhône

Coronavirus dans les Bouches-du-Rhône : Les contaminations au Covid-19 ralentissent chez les saisonniers

CORONAVIRUSAprès une alerte lancée il y a trois semaines sur un foyer de contaminations chez les saisonniers des Bouches-du-Rhône, les nouveaux cas diminuent
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Un foyer de contamination au Covid-19 chez les travailleurs saisonniers de l’ouest des Bouches-du-Rhône a été détecté au début du mois de juin.
  • Les services de l’Etat ont eu du mal pour placer en quarantaine ces travailleurs saisonniers à cause de leurs conditions d’hébergements souvent compliquées.
  • Sur 258 travailleurs testés positifs, 124 sont sortis de leur quarantaine.

La bataille n’est pas encore gagnée. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, et le directeur de l’Agence régionale de santé de Provence Alpes Côte d’Azur, Philippe de Mester, ont fait le point sur le foyer de contaminations au Covid-19 chez des travailleurs saisonniers de l’ouest du département des Bouches-du-Rhône.

Les nouvelles contaminations baissent. Depuis l’alerte de l’hôpital d’Arles sur la contamination au Covid-19 de trois travailleurs saisonniers dans l’ouest des Bouches-du-Rhône au début du mois de juin, 4.762 tests de dépistages ont été réalisés, pour 258 cas positifs. « Parmi ces 258 cas positifs, 124 ont passé le cap de la quarantaine et sont considérés comme guéris », a avancé Philippe de Mester. 124 sont toujours placés en quarantaine. « Au départ nous étions à un taux de positivité de 8 à 9 %, aujourd’hui nous sommes plutôt autour de 5 % », a précisé Pierre Dartout. Christine Ortmans, responsable de la cellule de veille sanitaire de l’ARS dans les Bouches-du-Rhône confirme, « les nombres de nouveaux cas diminuent sensiblement ». Mais tous ont prévenus : « Nous restons vigilent, la bataille n’est pas encore gagnée ».

Des difficultés de mises en quarantaine. La plupart des travailleurs saisonniers dépistés sont des travailleurs détachés originaires d’Espagne. Ils sont bien souvent logés directement sur les exploitations, ou par le prestataire de services qui les a fait venir. D’où des difficultés de mises en quarantaine dans ces conditions d’hébergements spartiates. « J’ai pris 150 arrêtés interdisant de sortir de leurs hébergements, sauf pour des raisons impérieuses comme les courses alimentaires », annoncé le préfet Dartout. Les services de l’Etat se sont notamment rapprochés des exploitants agricoles, des prestataires de services et de la Croix-Rouge pour garantir les fournitures alimentaires pour les personnes placées en quarantaine.

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Face à la promiscuité de certains hébergements, la mairie de Miramas a mis à disposition un site d’hébergement, et le préfet des Bouches-du-Rhône a également réquisitionné un hôtel. « L’obligation d’hébergement revient en premier lieu au prestataire de services, puis à l’exploitant. Les services de l’Etat ont mis en demeure un lieu d’hébergement de travailleurs saisonniers pour des travaux d’alimentation en eau potable, mais aussi pour réduire la capacité d’accueil de ce site. D’autres contrôles ont découlé sur la fermeture de bungalows et d’autres contrôles auront lieu », a prévenu Pierre Dartout. Des « discours de responsabilisation » du monde agricole ont eu lieu auprès des exploitants et des prestataires de services qui « n’étaient pas à la hauteur », même si le préfet ne veut pas « jeter l’opprobre sur cette profession ». La société Terra Fecundis est particulièrement dans les radars des autorités. Le procureur de la République a également été saisi pour des « logements indignes ».

Un début de contamination probablement antérieur au déconfinement. « Le cas zéro est probablement antérieur au déconfinement puisque de nombreux cas positifs ont été détectés dès la première semaine d’alerte, ce qui nous fait penser que le virus circulait déjà depuis plusieurs semaines », a avancé Christine Ortmans. La possibilité d’une personne porteuse du virus entrée illégalement sur le territoire français en pleine période de confinement n’est pas exclue. « Des procédures pourront être approfondies », a prévenu Pierre Dartout. « Au cours des premiers dépistages nous nous sommes aperçus que la majorité des cas se concentraient chez des travailleurs de Terra Fecundis. Ces travailleurs pouvaient travailler sur plusieurs exploitations et étaient mélangés chaque jour », a précisé Christine Ortmans. De l’aveu du préfet Pierre Dartout, cette situation devra « amenée une réflexion de fond » sur le modèle des travailleurs détachés saisonniers dans l’agriculture, « une fois les contaminations endiguées ».