ENQUETETrois mineurs arrêtés en Isère dans l’affaire Mila, une ado cyberharcelée

Affaire Mila : Trois mineurs mis en examen dans le cadre de l’enquête sur le cyberharcèlement de l’adolescente iséroise

ENQUETEMila, lycéenne iséroise de 16 ans avait été victime de menaces de mort et de viol après avoir tenu des propos virulents sur l’Islam sur les réseaux sociaux en janvier
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

L'essentiel

  • En janvier Mila, une lycéenne de l’Isère, a été victime de menaces de mort et de viol après avoir tenu des propos virulents sur l’Islam.
  • Depuis ce cyberharcèlement, l’enquête a progressé et a conduit à la mise en examen de trois mineurs.

En janvier dernier, l’affaire Mila avait largement dépassé les frontières iséroises et suscité une vague de réactions et d’indignation au niveau national. Cinq mois après le cyberharcèlement de cette adolescente de 16 ans, victime de menaces de mort et de viol pour avoir tenu des propos virulents sur l’islam, l’enquête judiciaire a bien avancé en Isère.

Selon le parquet de Vienne, qui a communiqué ce mercredi matin sur cette affaire, trois mineurs ont été mis en examen dans l’enquête sur les menaces de mort et le harcèlement visant la lycéenne. Le 20 février, un garçon de 16 ans, originaire de Besançon, a été interpellé. Il est suspecté « d’avoir été à l’origine de la diffusion d’informations personnelles relatives à la jeune fille », indique le parquet. Ce mineur, qui a reconnu avoir lui-même diffusé les informations personnelles de la victime, a été mis en examen des chefs de recel de vol, harcèlement électronique et usage de données d’identification d’autrui et placé sous contrôle judiciaire.

Les auteurs des menaces de mort recherchés

L’enquête a encore progressé la semaine passée, avec l’interpellation de deux autres mineurs, déférés le 10 juin devant le juge d’instruction de Vienne. Ces ados de 17 ans, ont reconnu, selon le parquet, « avoir récupéré les données personnelles de Mila avant de les transmettre au mineur de Besançon ». Des faits qui avaient conduit en janvier au cyberharcèlement dont avait été victime Mila, déscolarisée dans la foulée de cette affaire et placée sous protection policière avec sa famille, en raison de risques avérés pour sa sécurité. Les deux jeunes suspects ont été mis en examen pour vol et recel de vol de données informatiques et également placés sous contrôle judiciaire.

En mai, la section de recherches de Grenoble a également interpellé, sur commission rogatoire de la juge d’instruction de Vienne, un homme accusé d’être l’auteur de menaces de mort sur la jeune fille. Les investigations sont toujours en cours pour identifier d’autres auteurs des nombreuses menaces subies par Mila.

Pour mémoire, fin janvier, la première enquête menée dans le cadre de cette affaire, à l’encontre de la jeune Mila, a été classée sans suite. Les investigations alors conduites à ce moment-là du chef de provocation à la haine raciale après ses propos sur l’islam, n’avaient révélé « aucun élément de nature à caractériser cette infraction pénale », rappelle ce mercredi le parquet de Vienne.