EDUCATIONLe protocole sanitaire dans les écoles primaires, un vrai casse-tête à Nice

Déconfinement à Nice : Casse-tête autour du protocole sanitaire dans les écoles primaires

EDUCATIONLes mesures sanitaires dans les écoles primaires impliquent l’organisation des enseignants mais aussi des parents dont les enfants ne peuvent pas être accueillis tous les jours
Olfa Ayed

Olfa Ayed

L'essentiel

  • Depuis le 12 mai dernier, les 154 écoles de Nice ont rouvert leurs portes.
  • La réouverture des écoles primaires implique l’application de mesures sanitaires strictes (distanciation sociale, accueil limité des enfants dans les établissements et les classes, port du masque obligatoire pour les enseignants).
  • Parents et enseignants s’accordent sur l’importance du retour à l’école mais appréhendent aussi la rentrée de septembre.

Il est 8 h 45 devant l’école primaire Rothschild du centre-ville de Nice. Pourtant, quelques élèves sont encore en rang : ils attendent leur tour pour rentrer dans l’établissement, petit groupe par petit groupe. Certains serrent fort la main de leur parent, d’autres trépignent d’impatience. C’est ainsi, désormais, que se passe l’entrée à l’école, dans le respect des mesures de distanciations induites par le protocole sanitaire strict suivi par les établissements scolaires de France.

Depuis le 12 mai dernier, les 154 écoles publiques de la ville ont rouvert. Si les débuts étaient timides, désormais, c’est 30 % des enfants qui sont retournés à l’école dans les Alpes-Maritimes, selon les chiffres du rectorat.

« On est dans un autre monde »

Une bonne nouvelle pour les enseignants qui s’inquiètent de l’éloignement des enfants du système scolaire. « Il fallait qu’ils reviennent, explique le directeur de l’école Moretti de Nice, Gauthier Broquet. 99 % des élèves étaient contents de revenir et de voir les copains. Le choc pour eux c’était de voir que ce n’était pas l’école comme avant », poursuit le directeur.

Pendant la désinfection de l’école Rothschild, juste avant sa réouverture
Pendant la désinfection de l’école Rothschild, juste avant sa réouverture - L. Urman / Sipa

« Un crayon tombe en classe et le copain ne peut pas le ramasser, on n’est pas dans la vraie école (…) On ne peut pas imaginer continuer à travailler comme ça. On est dans un autre monde », déclare-t-il. Des mesures sanitaires qui limitent également le nombre d’élèves par classe : dix en maternelles et quinze en élémentaires.

« Les parents subissent parfois la pression des employeurs »

Et pour accueillir au mieux les élèves au moins une fois par semaine, les écoles organisent un roulement. « Ils font des groupes. C’est deux jours consécutifs en présentiel soit le lundi et mardi soit le jeudi et vendredi », explique Marie qui accompagne son fils Alexis, en classe de CM2.

Un retour à l’école à temps partiel donc. À Nice, la ville a mis en place 27 sites pour accueillir les élèves le reste du temps. Ils y pratiquent les activités du dispositif 2S2C : Sport-Santé-Culture-Civisme. Ce qui reste un casse-tête pour certains parents.

« Si vous avez une fratrie avec des niveaux différents les organisations ne sont les mêmes. C’est une organisation inégale et différente entre les niveaux dans un même établissement. Donc c’est très compliqué pour les parents qui subissent parfois la pression des employeurs », souligne Laeticia Siccardi, présidente de la FCPE 06.

Si parents et enseignants s’accordent sur l’importance du retour à l’école, l’allégement des mesures sanitaires est aussi très attendu. Et la rentrée de septembre redoutée. « On prépare la rentrée prochaine avec incertitude », conclut Monsieur Broquet.