L'essentiel
- Un mois après la promulgation du décret autorisant la réouverture des écoles primaires, plusieurs communes du Gard faisaient de la résistance. Elles s’estimaient ne pas être en capacités d’assurer la sécurité des enfants et des enseignants.
- Le juge des référés a suspendu les arrêtés municipaux contestés par l’Etat et somme les maires à rouvrir les écoles.
- En revanche, les écoles de la commune de Beaucaire resteront fermées. Un foyer de Covid-19 s’est déclaré dans des exploitations agricoles voisines. Une enfant de trois ans a, par ailleurs, été déclarée positive au coronavirus quelques jours plus tôt dans un établissement privé de la commune.
Saisi en référé-liberté par la préfecture du Gard, le tribunal administratif de Nîmes a ordonné la réouverture des écoles primaires de cinq communes du département qui maintenaient leurs établissements fermés. Depuis le 11 mai, le gouvernement a demandé la réouverture des écoles accueillant des enfants dans le premier degré. Le préfet avait notamment déploré l’impasse de « la tentative de dialogue afin d’évaluer l’impossibilité d’accueillir dans les locaux de la commune un nombre même très réduit d’élèves ».
Les villages de Cornillon, Domessargues, Le Martinet, Moulézan et Saint-André-de-Valborgne ont obligation de rouvrir les établissements à compter du lundi 15 juin. « Le juge des référés constate que les communes concernées n’ont produit devant lui aucun élément de nature à caractériser l’existence de raisons impérieuses propres à leur situation justifiant l’usage par le maire de ses pouvoirs de police générale », détaille le tribunal dans son ordonnance. Il en déduit « que les arrêtés contestés refusant la réouverture des écoles portent une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que représente le droit à l’éducation et à l’instruction ». Les décisions de ces cinq villages sont donc suspendues.
Sous la menace judiciaire, deux autres communes ont décidé de rouvrir les écoles
Ce mercredi, la commune de Saint-Michel d’Euzet a fait l'objet, à son tour, d'une décision du tribunal administratif afin de rouvrir l'école. Celle de Cendras, qui devait également faire l’objet d’une procédure en référé liberté, a retiré son arrêté municipal sous la menace judiciaire et annoncé la réouverture de son établissement scolaire, lundi. Pour justifier cette fermeture, Elian Petitjean, le maire de Saint-Michel d’Euzet, estimait que « l’application rigoureuse du protocole sanitaire du ministère de l’Education Nationale était trop contraignante pour [sa] commune. Et qu’elle ne permettait pas d’assurer la sécurité sanitaire des enfants et des enseignants. »
En revanche, les écoles primaires de la commune de Beaucaire resteront bien fermées jusqu’à la rentrée de septembre. Initialement, l’arrêté municipal avait également été attaqué devant le tribunal administratif par le préfet du Gard. Mais le représentant de l’Etat s’est désisté de sa requête.
A Beaucaire, en revanche, on restera fermé
Dans cette ville située sur les berges du Rhône, une enfant de trois ans, scolarisée dans un établissement privé, a été testée positive au coronavirus début juin. Et la ville, aux portes des Bouches-du-Rhône, est par ailleurs proche d’un foyer d’infection lié aux travailleurs saisonniers. 17 cas positifs y ont été détectés. Le maire, Julien Sanchez (RN), s’était inquiété de ces possibles réouvertures, alors que « des ouvriers agricoles originaires d’Amérique latine (…) ont eux-mêmes des enfants en âge d’être scolarisés ».
Face à la présence de ce foyer infectieux, « la campagne de dépistage se poursuit, précise la préfecture. En collaboration avec les services de la ville de Beaucaire, un centre de dépistage sera ouvert à la halle des sports » pendant trois jours, jusqu’à vendredi.