Coronavirus : Oui, George Floyd avait bien contracté le Covid-19
FAKE OFF•Une publication sur Twitter présentait ce jeudi une photographie du rapport d'autopsie de George FloydAymeric Le Gall
L'essentiel
- Une publication sur Twitter présentait ce jeudi une photographie du rapport d’autopsie de George Floyd sur laquelle on pouvait voir que le défunt avait contracté le Covid-19.
- En effet, selon les conclusions du médecin légiste du comté de Hennepin (Minnesota), George Floyd a bien été testé positif au coronavirus.
- En revanche, le virus n’est pas responsable de la mort de cet Américain âgé de 46 ans.
Jeudi matin, le compte Twitter @tprincedelamour, bien connu pour relayer bon nombre d’infox, publiait la photo d’une page du rapport d’autopsie de George Floyd accompagné du message suivant : « Alerte ! L’autopsie de #GeorgeFloyd révèle qu’il était atteint du #Covid19 en plus d’être positif au Fentanyl, au Norfentanyl, à la métamphétamine, au phényléthanol et au cannabis. Autant d’éléments qui pourraient jouer en faveur du policier inculpé pour homicide volontaire ! ». 20 Minutes a tenu à vérifier cette information.
FAKE OFF
En effet, comme l’a révélé le très sérieux Time aux Etats-Unis, le bureau du médecin légiste du comté de Hennepin (Minnesota) a publié le rapport d’autopsie complet de George Floyd avec l’accord de la famille du défunt et de son avocat. Celui-ci est d’ailleurs consultable en ligne. A la lecture de ce document de 20 pages, on constate que l’homme arrêté par les quatre policiers de Minneapolis a bien été testé positif au Covid-19 le 26 mai dernier, au lendemain de sa mort.
L’expert rappelle que le virus peut rester plusieurs semaines dans l’organisme et précise que George Floyd était vraisemblablement asymptomatique : « Comme la positivité du test PCR pour le 2019-nCoV peut persister pendant des semaines après l’apparition et la résolution de la maladie clinique, le résultat de l’autopsie reflète très probablement une positivité asymptomatique mais persistante due à une infection antérieure ».
Enfin, le médecin légiste explique que, selon ses observations, la présence du nouveau coronavirus dans le corps de George Floyd ne représente pas un facteur direct pouvant expliquer la mort de ce dernier. L’autopsie a par ailleurs révélé que les poumons de la victime semblaient sains ; celui-ci souffrait en revanche d’artériosclérose et d’hypertension artérielle.
La famille de Floyd réalise une autopsie indépendante
Les résultats préliminaires de l’autopsie officielle menée par les autorités laissaient penser que la mort de George Floyd avait pu être causée par une combinaison de différents facteurs (la pression du genou combinée à une éventuelle consommation d’alcool ou de psychotrope et à des antécédents de santé). Selon les légistes, aucun « élément n’étayait un diagnostic d’asphyxie traumatique ou de strangulation ». Pourtant, les résultats d’une seconde autopsie, indépendante celle-ci et réalisée à la demande de la famille de George Floyd, sont venus contredire ces conclusions. Lundi, l’avocat de la famille annonçait ainsi que George Floyd était bien mort des suites d’une « asphyxie par pression prolongée ».
Dans la foulée de ces nouvelles révélations, le médecin légiste ayant mené les examens officiels a révisé sa version, évoquant cette fois-ci une mort « par homicide » due à un « arrêt cardiaque et pulmonaire » sous « l’effet combiné de l’arrestation et de l’immobilisation » sur son cou. Mercredi, le procureur en charge du dossier a requalifié les faits en homicide volontaire, inculpant le policier à l’origine de la mort de George Floyd pour « meurtre non prémédité » et les trois autres agents présents sur les lieux du drame pour complicité. L’agent Derek Chauvin, écroué fin mai et renvoyé de la police comme ses trois collègues, encourt donc une peine maximale de 40 années de réclusion pour ce chef d’accusation, selon l’acte d’inculpation déposé au tribunal.