Il fut un temps où le tricorne était de mise dans la cité corsaire. En ce printemps 2020, l’épidémie de coronavirus​ a poussé les pirates à abandonner leur chapeau pour le masque. Inquiet de voir les rues de l’intra-muros se peupler depuis le déconfinement, le maire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a pris un arrêté rendant le port du masque obligatoire dans la vieille ville.

L’élu a préféré l’imposer de 11 h à 18 h, uniquement dans les rues les plus étroites et les plus commerçantes de l’intra-muros, dans un secteur allant de la rue principale à la porte Saint-Vincent, jusqu’à la place du marché et la place du Pilori. L’obligation ne sera valable que pour les longs week-ends de l’Ascension et de la Pentecôte.

Interrogé sur les raisons de cet arrêté, Claude Renoult s’est justifié en évoquant « les difficultés à faire respecter les distanciations entre personnes ». Le maire évoque sa crainte qu’on lui impose « des mesures plus sévères » et son souhait « de sauver l’économie locale ». Depuis le déconfinement, l'accès aux remparts est de nouveau possible, mais un sens de circulation a été imposé.

Jeudi, des policiers municipaux patrouillaient dans les rues pour faire respecter l’arrêté et un crieur de rue, déguisé en pirate, rappelait les consignes. Alors que le soleil brillait abondamment, des centaines de personnes ont pris possession de l’immense plage du Sillon. Là aussi, la police veillait au grain. Si l’accès au sable est autorisé, la plage doit rester « dynamique ». Dans l’ensemble, ces mesures étaient respectées par les visiteurs.

Dans le Morbihan et le Finistère, les préfets ont interdit l'accès à plusieurs plages, à la demande de maires, qui avaient constaté des débordements le week-end précédent. La préfecture d’Ille-et-Vilaine n’avait reçu aucune demande de ce type à ce jour.