Déconfinement à Marseille : « On retrouve notre liberté », les premiers plaisanciers profitent de la mer
PLAISANCE•A Marseille, les premiers plaisanciers profitent de la joie de la mer après l’autorisation des activités nautiques en Méditerranée pour le déconfinementAdrien Max
L'essentiel
- La préfecture maritime de Méditerranée a autorisé la pratique des activités nautiques en Méditerranée à partir de 11 mai.
- Après une journée de pluie lundi, les plaisanciers ont retrouvé la mer ce mardi pour des petites balades dans la rade.
- Un arrêté n’autorise pas les sorties à plus de 300 mètres du rivage.
Ils attendaient cette autorisation comme une délivrance, la pluie a juste retardé l’échéance. Billy, 35 ans a des étoiles dans les yeux en enfilant sa combinaison sur le port de la Pointe Rouge, à Marseille. Pour la première fois de l’année il va pouvoir enfourcher son jet-surf, un surf propulsé grâce à un petit moteur, et partir s’éclater dans la rade. « On retrouve notre liberté, I am free, rigole-t-il. On regardait depuis un moment quand l’autorisation allait tomber, c’était vraiment la grande impatience. On savait que [ce mardi], il ferait beau donc [lundi] on a pris notre mal en patience avec cette pluie ».
Il attend que Nicolas, 31 ans, regagne le bord pour partir faire un tour avec leurs compagnes respectives. Mais quelques CRS les préviennent qu’il serait finalement interdit de naviguer. « On est en contact avec les autorités compétentes qui nous ont dit ça, on fait juste de la prévention », expliquent-ils en scrutant les drôles d’engins des compères. « C’est bizarre parce que j’ai croisé la gendarmerie maritime, je les ai salués et ils m’ont fait coucou », explique Nicolas, incrédule, mais prêt à prendre le risque d’une amende pour ces quelques minutes d’éclate.
« On s’attend à une grosse saison estivale »
Le préfet maritime de Méditerranée a pourtant autorisé toutes les activités de plaisance sur la Méditerranée, avec quelques exceptions. « Par exemple pour un kite surfeur qui doit partir de la plage, si la plage est interdite alors il a interdiction de se mettre à l’eau », indique la préfecture maritime à 20 Minutes.
Du côté de la mise à l’eau du port à sec, c’est le branle-bas de combat pour Patrick. « Oui, je fais beaucoup de mises à l’eau depuis ce matin, j’en suis déjà à une quinzaine ou vingtaine. Et ça va continuer toute l’après-midi. Beaucoup de personnes étaient à cran, c’est un vrai soulagement pour eux de reprendre la mer. Là il y a beaucoup de nettoyage de printemps, les gens sortent aussi un peu avec l’espoir d’apercevoir des dauphins. On s’attend à une grosse saison estivale, les gens vont rester à Marseille et profiter de leur bateau », prédit-il.
Bernard profite justement des rayons du soleil pour nettoyer son bateau, avant d’embarquer un ami pour une petite balade de remise en forme. « Quand on aime la mer, c’est un vrai bonheur de la retrouver après deux mois. Ça fait un bien fou. On va aller faire un petit tour du côté du Frioul, pour l’instant la mer est trop froide pour se baigner, et ça ne mord pas trop à cette période », explique-t-il. Quant au retour de la liberté et du soleil ? « Nous habitons Marseille, monsieur ».
Doucement mais sûrement
Kevin, 32 ans, et Nathalie, 23 ans, mettent un petit coup de jet d’eau sur leur bateau qui vient de retrouver la mer pour la première fois de l’année. « On s’est dit que dès qu’il faisait beau on sortait. On va aller faire un tour vers le Frioul, et ce serait vraiment un plus d’apercevoir quelques dauphins. Là c’est vraiment une petite sortie après avoir fait le ménage, mais ça faisait tellement longtemps », commentent-ils avant de larguer les amarres.
Du coté de la capitainerie de la Pointe Rouge, la reprise se fait « doucement mais sûrement ». « Il n’y a pas encore trop de monde, on reçoit surtout des appels pour des renseignements sur ce qu’ils ont le droit de faire, ou pas. On a affiché l’arrêté, il stipule qu’il faut respecter une zone de 300 mètres et ne pas s’aventurer au-delà », explique Jeannot. Une limite difficile à respecter, les îles du Frioul sont déjà beaucoup plus loin. Et ne parlons pas des Calanques.