Coronavirus : « Bravo », « Merci »… Vos messages à tous les « invisibles » mobilisés face à la pandémie
VOUS TEMOIGNEZ•Vous nous avez raconté vos moments les plus touchants vécus pendant la période de confinement. Vous avez également tenu à remercier ces personnes toujours mobilisées face au coronavirusLéa Ménard
L'essentiel
- Ce lundi 11 mai, la France sort progressivement de son confinement.
- 20 Minutes revient également en version papier dans nos onze villes habituelles, à Lille, Nantes, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nice, Lyon, Strasbourg et Paris.
- A l’heure du déconfinement, nos lecteurs ont tenu à nous partager leurs meilleures anecdotes et à adresser leurs remerciements à toutes ces personnes dont les gestes ou les actions ont compté pendant le confinement.
Des applaudissements sous les fenêtres. Tous les soirs à 20 heures pétantes. Ce nouveau rendez-vous instauré depuis mi-mars est devenu l’un des symboles forts du confinement en France. La crise sanitaire a chamboulé le quotidien de tous les Français. Très vite, l’adjectif « invisible » et les expressions « en première ligne », et même parfois « en seconde ligne » ont essaimé dans les discours et analyses de la situation face au coronavirus.
A l’occasion de l’amorce du déconfinement et du retour de la version papier de votre journal, nous vous avons demandé quelles étaient les personnes que vous souhaitiez remercier pour leurs actions, leurs gestes solidaires ou tout simplement leurs paroles réconfortantes. Voici quelques fragments des moments de vie marquants de nos lectrices et lecteurs confinés (ou non).
Une rencontre marquante
« Mon fils de dix ans m’a demandé pourquoi les gens applaudissaient maintenant, alors que j’ai toujours fait ce métier », nous confie Isabelle, une infirmière. « Ça l’a beaucoup intrigué », explique-t-elle. Une reconnaissance qui concerne d’autres corps de métiers mobilisés. Confrontée régulièrement à des insultes, une policière municipale nous confie avoir cependant eu aussi de bonnes surprises pendant ses missions.
Lors d’un contrôle d’attestations dérogatoires avec ses collègues, « une dame nous a gentiment offert des masques et des gants en nous disant que nous aussi forces de l’ordre nous étions en première position et que nous devions aussi être protégés au même titre que les soignants », témoigne-t-elle. La scène s’est déroulée quelque part dans le 91. Une rencontre marquante pour cette fonctionnaire. « J’ai sincèrement apprécié ses mots ainsi que son geste. Merci madame ! »
Une « incroyable générosité »
« Des plateaux-repas, des confiseries, de la charcuterie, du fromage, des boissons, des mots gentils… On a même reçu des crèmes pour les mains, des jolis dessins d’enfants. » Marie ne s’attendait pas à recevoir autant de soutien à son arrivée en réanimation. Cette infirmière a été mutée temporairement dans un service Covid-19, dès le début de l’épidémie à Marseille. « J’ai été particulièrement marquée et touchée par l’incroyable générosité des commerçants à notre égard ! », nous confie-t-elle. « C’est en partie ce qui m’a fait tenir dans ce contexte difficile. Se sentir valorisée, soutenue, chouchoutée comme ça… Quand on combat la mort dans des circonstances pareilles, c’est irremplaçable. Alors pour toutes vos gentilles attentions : merci ! », témoigne la soignante.
Même constat pour deux restaurateurs quadragénaires émus par leur clientèle. Dès la deuxième semaine de confinement, ils sont appelés par des habitants de 85 ans. « Ils voulaient savoir comment nous allions après notre fermeture. Ça nous a fait chaud au cœur », confie Stéphane, l’un des deux associés. « Les mots écrits ne sont pas grand-chose par rapport à l’émotion que les gens vous dégagent. Merci à eux », soulève-t-il.
La volonté de resserrer les liens
Respecter le confinement c’est important. Toutefois, cela n’a pas empêché certains de nos lecteurs de partager des petites douceurs. Marianna était confinée avec son conjoint et leurs quatre enfants. Ils en ont profité pour cuisiner tous ensemble, mais pas que. Ils ont aussi partagé de « bons moments culinaires » avec leur voisine. Chez eux, mission baguettes et beignets maison, afin de les troquer contre les « très bons gâteaux » de la voisine confinée en solo. Résultat, « nos liens se sont resserrés et pour sûr nous allons nous retrouver pour des apéros et des repas post-confinement », conclut la maman.
Sophie aussi a échangé avec ses voisins. Touchée par le Covid-19 avant le début du confinement, elle a décidé de ne pas garder ça secret. « J’ai mis un mot sur la porte de mon appartement à l’attention des livreurs », indique-t-elle. Karim, l’un de ses voisins tombe dessus. Si bien que quelques jours plus tard, elle découvre un bouquet de fleurs. Il était « accompagné d’un mot super sympa avec son numéro de portable et celui de sa femme Sabrina », nous précise-t-elle. « C’est grâce à lui que pendant notre quarantaine médicale, les enfants n’ont pas manqué de frites », raconte la mère de famille, visiblement amusée par la situation. « Un immense merci à eux », lance-t-elle.
Sandrine nous explique avoir profité du confinement pour suivre des cours de sport en ligne. Grâce à un tapis de yoga, offert par une amie quelques semaines avant d’être confinée, Elle a pu profiter du « meilleur cadeau ». « Grâce à elle, le confinement m’a paru moins pénible. Les séances ont rythmé mes semaines et je suis restée zen ! Je ne la remercierai jamais assez ! » De son côté, Astrid a aussi pu compter sur le soutien d’une proche, pendant qu’elle était hospitalisée. Sa meilleure amie a veillé sur sa mère, âgée de 77 ans. « Elle s’est occupée d’elle et de mon chat sans rien demander », remarque-t-elle. « Elle s’est présentée d’elle-même. C’est une femme généreuse et pleine de bonté », assure-t-elle. Une assistance bienveillante qu’elle n’est pas près d’oublier.
De la joie sur le balcon
Marie, une infirmière lectrice de 20 Minutes, a passé le confinement seule, sans son conjoint et son beau-fils. Une décision prise « par sécurité », mais pas sans conséquences sur son quotidien. « Je me sentais parfois très isolée. Surtout le soir, malgré Internet et le téléphone », admet-elle. Sauf qu’un jour, en fin de journée, certaines de ses voisines se sont donné rendez-vous sur leur balcon situé en face de chez elle. « Elles ont mis de la musique, des perruques. C’était joyeux et festif, une vraie petite teuf à l’ancienne ! » D’autres voisins les rejoignent. « Je me revois danser sur du Gilbert Montagné ma bière à la main, surprise, amusée, heureuse… », énumère Marie. La suite est encore plus belle. « J’ai été extrêmement touchée quand les fameuses voisines m’ont fait une dédicace publique : "Et on applaudit l’infirmière du premier étage ouaaais bravooo !" » Un souvenir gravé. « Ça m’a reboostée. Alors pour cette parenthèse, je leur dis "Merci les filles du troisième en face… Vous avez été au top !" », gratifie la soignante.
Notre dossier sur le coronavirus
Pour Marie, son principal souvenir sera celui de moments partagés avec le « monsieur d’en face » de chez elle, âgé de 82 ans. Déjà coutumière de visites rapides mais régulières, « environ tous les 15 jours », elle a changé de routine. Depuis le confinement, elle y est allée chaque jour en respectant les gestes barrières. « Il reste sur son seuil et je reste à quatre mètres dans son jardinet », précise-t-elle, soucieuse des gestes barrières. « De temps en temps, je lui apporte une crème, des gâteaux, que je confectionne. Je lui prends son pain », liste-t-elle. Lui, lui offre des fleurs de son jardin, discute des émissions qu’il visionne, parle de sa vie. « C’est un vrai bonheur pour tous les deux. J’essaie de lui apporter du positif », résume-t-elle. Ce qu’elle retient, c’est aussi son grand sourire : « ça, c’est beaucoup pour moi ». Enfin, elle estime avoir apporté sa « petite goutte d’eau. J’ai essayé de faire le colibri. »