Coronavirus : Les auto-écoles vont-elles pouvoir rouvrir le 11 mai ?
ECLAIRAGE•Pas facile de s’y retrouver dans le flux d’informations qui tombent sur le nouveau coronavirus. Une question en particulier vous taraude ? Chaque jour, « 20 Minutes » fait en sorte de vous apporter la réponse
Julie Bossart
Ils sont dans les starting-blocks. Alors que le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a dévoilé les pistes du gouvernement pour le retour progressif des élèves en classe à compter du 11 mai, date du début de sortie du confinement, d’autres écoliers et « maîtres » attendent eux aussi de pouvoir retourner en cours :
« Je suis moniteur d’auto-école : suis-je concerné par une reprise d’activité le 11 mai ? » Tabary
« Les auto-écoles vont-elles rouvrir à partir du 11 mai ou pas ? Pourrons-nous faire nos heures de conduite et passer le permis durant la période de vacances scolaires ? » Anonyme
« Quand les auto-écoles vont-elles rouvrir ? » Cuerq
Voici les réponses que nous avons trouvées :
A la suite du passage au stade 3 de l’épidémie de nouveau coronavirus en France, et à l’image des restaurants, cafés, cinémas, discothèques, les écoles de conduite ont été considérées comme « des établissements publics recevant du public qui ne sont pas indispensables à la vie du pays ». Elles ont donc été obligées de fermer dès le 16 mars. Et leur cas n’a pas été évoqué par le chef de l’Etat dans son allocution du 13 avril.
Probablement pas le 11 mai. Quelques jours après, Frédéric Martinez, directeur du réseau Ecoles de conduite françaises (ECF), qui compte un millier d’agences réparties en métropole comme dans les outre-mer et forme chaque année plus de 250.000 personnes, a indiqué à Auto BFMTV n’avoir « aucune certitude sur la date du 11 mai » pour la réouverture des auto-écoles. Aujourd’hui, son discours a évolué. « A notre niveau, on ne voit pas comment on pourra rouvrir dans deux semaines en respectant les consignes sanitaires », confie-t-il à 20 Minutes.
Guides des bonnes pratiques. Certes, la profession a compris que la protection des personnes sera la condition sine qua non à une reprise de l’activité. Le 15 avril, le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), qui représente 142.000 entreprises de la distribution et des services de l’automobile, a adressé un courrier, entre autres à Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud et Christophe Castaner, pour « les alerter sur la situation préoccupante et en constante dégradation des services de l’automobile ». Mais aussi pour leur assurer que le CNPA avait pris ses responsabilités. En élaborant, par exemple, « un guide de bonnes pratiques sanitaires adaptées aux activité́s du secteur », ou en commandant « 1 million de masques réutilisables au profit des 500.000 actifs de la branche ».
De son côté, l’Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec), « dans l’attente des préconisations de l’Etat », propose d’ores et déjà « un tuto et un guide des bonnes pratiques sanitaires pour accueillir les élèves dans les conditions de sécurité optimales ». Il détaille les produits à utiliser, comment, à quel endroit, les gestes à réaliser, que ce soit par les personnels comme par les clients, etc.
La partie n’est pas gagnée pour autant, concède Frédéric Martinez : « Dans notre secteur, le seul point d’achoppement concerne le véhicule. Accueillir le public en respectant la distanciation sociale, nettoyer les salles de classe, ça, on maîtrise. En revanche, garantir la sécurité dans l’habitacle, que ce soit celui d’une voiture, d’un camion ou d’un bus, c’est beaucoup compliqué. »
Equipement et coûts. Le directeur de l’ECF rappelle qu’un moniteur peut passer huit heures dans la voiture. S’il doit porter un masque type FFP2, le supportera-t-il tout ce temps ? Par ailleurs, il est évoqué l’installation d’une paroi transparente entre le moniteur et son élève, mais aussi entre les passagers avant et ceux de l’arrière : quelle en sera la matière, puisque l’on sait que les produits désinfectant abîment les plastiques ? Comment le moniteur pourra accéder au volant si cette paroi est installée ? Enfin, quid des moyens ? « Tous ces équipements représentent un coût, qu’il nous faudra supporter », souligne Frédéric Martinez. Dans une vidéo YouTube mise en ligne lundi, Patrice Bessone, le président du CNPA éducation et sécurité routières, a d'ailleurs appelé « l’Etat à fournir en masques et gels hydroalcooliques les écoles de conduite ».
Obtenir les directives du gouvernement, se fournir en matériel homologué, former les équipes… entraînent des délais qui font répéter à Frédéric Martinez qu’il est « probable que l’on ne rouvre pas au 11 mai ».
Reprise des cours. Enfin, pour ce qui est de la reprise des cours, dont bon nombre sont donnés en ligne pour maintenir le niveau des candidats, là non plus, pas de date de reprise annoncée. Selon BFMTV, entre le 15 mars et fin avril, 120.000 jeunes n’ont pas pu passer leur permis de conduire, sans compter ceux qui devaient passer leur code.
Notre dossier sur le confinement
Si ce dernier examen ne sera pas problématique, le passage du permis pourra l’être : l’embouteillage sera d’autant plus important qu’il faudra ajouter entre chaque candidat un temps de nettoyage du véhicule (poignées, portes, volant, levier de vitesse…).
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