Coronavirus : Les députés PCF veulent créer une commission d’enquête sur la gestion de la crise
ASSEMBLEE•La proposition des élus communistes doit être déposée ce mardi20 Minutes avec AFP
Les députés communistes ont décidé ce mardi de créer une commission d’enquête sur « les dysfonctionnements dans la gestion sanitaire de la crise du coronavirus ». Ils disent craindre que la mission d’information parlementaire en cours ne soit une opération « d’enfumage ».
La proposition de résolution en vue d’une commission d’enquête sera « déposée dès aujourd’hui » mardi, a affirmé le chef de file des élus communistes André Chassaigne lors d’un point presse en visioconférence. Et le groupe entend user de son « droit de tirage » (une commission d’enquête par groupe et par session), « vraisemblablement » lors de la prochaine conférence des présidents la semaine prochaine, a-t-il précisé.
Pas de « démarche polémique »
La mission d’information présidée par Richard Ferrand (LREM), qui a lancé ses travaux la semaine dernière, a vocation à se transformer en commission d’enquête au « retour à la normale », avec pour rapporteur général un député LR. Mais, a expliqué André Chassaigne, « dans la mesure où aujourd’hui, on n’a pas de commission d’enquête mais une simple mission d’information, je ne vois pas les arguments qui pourraient être avancés pour qu’il y ait rejet de notre commission d’enquête ».
« Si on dépose cette commission d’enquête c’est que l’on n’exclut pas que le risque soit grand que la mission d’information soit une mission d’enfumage », a renchéri Sébastien Jumel, porte-parole des députés PCF. Il a invoqué « la nécessité d’y voir clair sur les responsabilités » liées aux dysfonctionnements et pas « une démarche polémique ».
Des décisions « tardives voire contradictoires »
Egalement porte-parole, Pierre Dharréville a admis que « le risque existe » d’un refus de la création d’une telle commission par la majorité. « Il y a un précédent », a-t-il observé, avec notamment le cas des socialistes, qui voulaient user de leur droit de tirage pour se pencher sur l’étude d’impact accompagnant la réforme des retraites, mais s’étaient heurtés à un rejet début mars.
Dans l’exposé des motifs de leur proposition de résolution, les élus communistes soulignent notamment que « la situation actuelle met en exergue l’impréparation des pouvoirs publics, qui se sont manifestement laissés dépasser par les évènements ».
La commission d’enquête aura notamment pour objet d’établir « les raisons qui ont justifié des prises de décisions qui apparaissent tardives voire contradictoires, notamment en matière de confinement », la raison pour laquelle le pays « n’a pas été en mesure de fournir des masques en quantité suffisante » ou encore les motifs de l’absence de « dépistage massif de la population ».