Coronavirus : Le confinement conduit les hommes d’Eglise à célébrer la messe en Facebook Live
RELIGION•Les chrétiens pratiquants sont privés de leurs lieux de rassemblement habituels durant la Semaine sainte. Les diocèses de Nice et de Toulouse ont trouvé la paradeJonathan Hauvel
L'essentiel
- Les chrétiens du monde entier célébreront la Semaine sainte dès ce dimanche.
- En raison de la pandémie de coronavirus, ils ne pourront pas se déplacer dans leurs églises.
- Pour pallier cette contrainte, l’archevêque de Toulouse et l’évêque de Nice officieront en direct sur Facebook.
Bénir les Rameaux en direct sur Facebook, ce n’est pas courant pour les chrétiens. Alors quand c’est réalisé par l’évêque lui-même derrière son écran, cela relève de l’inédit. « C’est une vraie révolution. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », sourit le père Cyril Geley, vicaire général du diocèse de Nice.
Afin de permettre aux paroissiens privés d’église de célébrer la Semaine sainte précédant Pâques, l’évêque de Nice Monseigneur André Marceau a décidé de diffuser ses messes en direct sur le réseau social de Mark Zuckerberg. Une initiative similaire sur YouTube a été mise en place par Monseigneur Robert Le Gall, archevêque de Toulouse.
« Ça ne remplacera jamais la présence physique et le fait de pouvoir communier mais c’est un peu à l’image du Pape François, devant une place Saint-Pierre vide, explique son adjoint l’abbé Geley. Ce n’est pas parce qu’on est seul en train de célébrer qu’il n’y a personne. Il y a tous ceux derrière leur écran qui sont là et qui ont besoin d’entendre la parole de Dieu, porteuse d’espérance et de réconfort nécessaires pendant cette période. »
Construire un autre lien
Depuis le début du confinement dû à l’épidémie de Covid-19, une quinzaine de prêtres du diocèse de Nice donnent rendez-vous à leurs paroissiens sur leur page Facebook, soit quotidiennement, soit hebdomadairement. Une manière pour les hommes d’Eglise de construire un autre lien. « Certains ont été étonnés par la capacité à évangéliser sur ce média, à toucher des personnes qu’ils n’ont pas dans leur paroisse le dimanche. D’autres pratiquants ont été touchés par le fait que ces messes sont proposées et en ont fait part. Cette reconnaissance a marqué les prêtres », témoigne le père Cyril Geley.
Quant à savoir si ce dispositif continuera après la fin du confinement… « Rien ne remplacera la rencontre personnelle. Il ne faut pas entrer dans une société uniquement virtuelle. Nous ne proposerons plus de messes en direct, mais j’espère que d’autres initiatives lancées dans les paroisses continueront », répond le vicaire général. Et d’ajouter : « L’Eglise a une place à tenir auprès des personnes qui sont un peu éloignées. La prise de conscience va sans doute conduire à un mouvement de fond dans le département. Et c’est tout ce que je souhaite. »