Coronavirus : Contrôle continu, harmonisation des notes… Comment le bac 2020 va-t-il se dérouler ?
EDUCATION•Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a dévoilé ce vendredi les contours du bac 2020, profondément bouleversé par l'épidémie de coronavirus
Delphine Bancaud
L'essentiel
- En raison de l'épidémie de coronavirus et des mesures de confinement en vigueur depuis trois semaines, la tenue des épreuves habituelles du bac s'est avérée impossible.
- Jean-Michel Blanquer a annoncé ce vendredi que les candidats n'auraient pas à passer d'épreuves finales et seraient évalués via le contrôle continu.
Fin de suspens pour les élèves de Terminale. Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé ce vendredi comment allait se dérouler le bac 2020. Car en raison de l’épidémie de coronavirus et des mesures de confinement entrées en vigueur depuis trois semaines, la « machinerie annuelle » des épreuves ne pourra être mise en œuvre dans les conditions habituelles, a reconnu le Premier ministre, Edouard Philippe, ce jeudi sur TF1. 20 Minutes vous explique en détail ce qui a se passer pour tous les candidats.
Comment les candidats seront-ils évalués ?
« L’interruption des cours, des classes va avoir un impact sur la capacité de chacun à respecter la totalité du programme », a reconnu Edouard Philippe. « Notre premier critère est de ne pas léser les élèves », a complété son ministre ce vendredi. « La formule que je propose va permettre de travailler jusqu’au 4 juillet et de rattraper les semaines de cours perdues », a assuré Jean-Michel Blanquer. D’où sa décision d’opter pour un contrôle continu complet, basé sur les notes des trois trimestres de Terminale, hors notes obtenues pendant la période de confinement.
Y aura-t-il des oraux de rattrapage ?
Ils sont maintenus pour les élèves qui auront entre 8/20 et 9,9/20 et auront lieu début juillet.
Comment assurer une notation juste aux élèves ?
Des jurys d’harmonisation étudieront tous les livrets scolaires afin que les élèves des lycées réputés élitistes, qui notent plus durement, ne soient pas lésés. Les mentions du bac seront conservées. Et l’assiduité des candidats jusqu’au 4 juillet sera prise en compte. « Ce jury va regarder la motivation et le travail de l’élève », a indiqué le ministre, ce qui permettra de revoir à la baisse ou à la hausse les notes de l’élève.
Que va-t-il se passer pour les candidats libres et ceux des lycées hors contrat ?
Une session sera ouverte en septembre pour les candidats libres, ceux des lycées hors contrat, mais aussi pour les élèves qui auront mois de 8/20 et « qui auront été jugés dignes par leur motivation et leur assiduité de le repasser », a indiqué le ministre.
Que va-t-il se passer pour les autres examens (bac français, brevet, BP, BEP, CAP) ?
Concernant les épreuves anticipées de Français en 1re, seul l’oral est maintenu, a précisé le ministre. A la place de l’écrit seront prises en compte la moyenne des notes obtenues toute l’année par l’élève dans cette discipline, à l’exception de celles obtenues lors du confinement. Mais pour l’oral « il y aura moins de textes », a assuré le ministre : 15 pour la voie générale et 12 pour la voie technologique. Cet oral aura lieu entre la fin du mois de juin et avant le 4 juillet et respectera « les consignes de distanciation sociale », a assuré le ministre.
Les élèves de BEP, CAP et BTS seront également évalués via le contrôle continu, à partir de la moyenne des notes obtenues durant les trois trimestres. Sans prendre en compte les notes obtenues en période de confinement « car tous élèves ne sont pas logés à la même enseigne », a reconnu le ministre. Mais l’obtention de ces diplômes sera aussi « soumise à un contrôle de l’assiduité », jusqu’au 4 juillet, que les cours aient lieu physiquement ou à distance.
Comment seront prises en compte les notes des E3C ?
Concernant les élèves de 1re, les épreuves communes de contrôle continu (E3C) en histoire-géographie, langues vivantes, mathématiques en filière technologique, ne donnent pas lieu à une évaluation. Dans ces disciplines, la moyenne qui sera retenue pour le baccalauréat sera l’addition de la note obtenue aux épreuves communes passées cette année et celles qui seront passées en classe de terminale.
« L’épreuve portant sur l’enseignement de spécialité qui n’est pas poursuivi en terminale et l’épreuve d’enseignement scientifique sont validées par les notes obtenues durant toute l’année par le candidat dans ces deux disciplines à l’exception des notes obtenues pendant le confinement », a aussi indiqué le ministre.
Quand les élèves peuvent-ils espérer revenir en classe ?
Le Premier ministre a indiqué ce jeudi que le confinement s’étendrait « probablement » au-delà du 15 avril. Le ministre de l’Education a évoqué l’hypothèse d’un retour en classe le 4 mai. « Mais ce n’est qu’une hypothèse », a-t-il rappelé ce vendredi. Mais il a évoqué aussi l’hypothèse du début juin. « Le retour ne sera jamais massif et immédiat », a-t-il prévenu. La reprise des cours pourrait donc être différente selon les territoires, a indiqué le ministre. « Tous les élèves auront cours jusqu’au 4 juillet », à partir du moment où un retour à la normale est possible avant cela, a-t-il poursuivi. L’hypothèse la plus pessimiste porte sur une reprise des cours en septembre.
Comment réagissent les profs et les parents ?
iIls ont unaniment salué la décision du ministre de ne pas maintenir les épreuves classiques. Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, il s’agit d’une « réponse exceptionnelle à une situation exceptionnelle, c’est une évidence qu’on ne pouvait faire autrement mais on sait que le contrôle continu reste une pratique inégalitaire », a-t-elle regretté.
« Le ministre a fait de bons choix, pour sécuriser les élèves : car s’il reste du temps disponible une fois le confinement levé, cela sera consacré à leurs apprentissages et non aux examens, c’est très bien afin de rattraper un peu le temps perdu », a estimé Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa.
Du côté des fédérations de parents, la FCPE a indiqué que : « Cette solution, sans doute imparfaite, était à notre sens la moins mauvaise ». Tout en demandant aux commissions d’harmonisation « une bienveillance accrue, en particulier pour les élèves qui manquaient d’assiduité compte tenu du contexte social du pays depuis décembre ».