Oui, des échauffourées ont bien eu lieu sur un pont en Chine

Coronavirus : Oui, des échauffourées ont bien eu lieu sur un pont en Chine

FAKE OFFDes images d’affrontements violents entre des policiers et des habitants circulent beaucoup sur les réseaux sociaux. Cet incident a bien eu lieu ce vendredi 27 mars sur le pont Jiujiang Yantze.
Alexis Orsini

Alexis Orsini

L'essentiel

  • Certains internautes prétendent montrer un début d’insurrection, en Chine, images à l’appui.
  • Ces vidéos montrent des civils s’en prendre à des policiers sur un pont.
  • Elles ont bien été filmées ce vendredi sur un pont reliant les provinces du Hubei (berceau de l’épidémie de coronavirus) et de Jiangxi. Mais les causes exactes de ces tensions restent à confirmer.

Certais citoyens chinois laisseraient-ils éclater leur colère contre le gouvernement et les autorités pour sa gestion de l'épidémie de coronavirus ?

C’est ce que laisse penser un post Facebook partagé près de 3.000 fois, et montrant plusieurs vidéos d’échauffourées sur un pont entre la police et des civils – pour certains porteurs de masques de protection – parfois très remontés, certains renversant un fourgon de police, d’autres frappant les forces de l’ordre avec leurs boucliers.

« Ca chauffe en Chine…… Selon certaines informations, des vidéos de protestations violentes dans la province du Hubei en Chine commencent à apparaître (et disparaître très vite) des réseaux sociaux chinois. La police est prise pour cible, la population semble remontée contre les autorités, des agents sont lynchés et battus par la foule, des véhicules de police détruits, des renforts sont en train d’être déployés dans différentes villes », affirme la légende illustrant ces images.

FAKE OFF

Si ces images sont reprises dans de nombreux pays, on les retrouve aussi sur l’application Telegram dans un groupe d’internautes chinois comptant près de 30.000 membres.

Elles apparaissent en outre dans un fil Twitter anglophone mis en ligne le 27 mars, qui évoque des tensions sur le pont Jiujiang Yantze, reliant les provinces de Hubei (d’où est partie l’épidémie de coronavirus) et de Jiangxi.

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L’inscription visible sur les boucliers de la police correspond bien à celle des boucliers utilisés par les forces de l’ordre de Jiujiang (à Jiangxi), comme on peut le vérifier sur cette photo publiée par le média East Day en janvier dernier. On reconnaît en outre le pont Jiujiang Yantze sur un cliché aérien pris par l’agence Chine nouvelle en janvier 2019.

Des affrontements évoqués dans différents médias

Différents médias chinois ont en outre évoqué ces affrontements, confirmant qu’ils avaient eu lieu sur ce pont. « Une enquête est en cours dans le Hubei à Jiangxi à propos d’un incident survenu ce vendredi à la frontière entre les deux provinces. Les autorités de Jiujiang précisent que la réalité des faits diffère des rumeurs relayées en ligne - notamment celle affirmant que la police de Jiujiang aurait attaqué la police de Huangmei [une province du Hubei] – et que les investigations se poursuivent pour éclaircir la situation », affirme ainsi le Global Times.

« Des témoins affirment que la police de Jijujiang aurait installé un barrage à l’entrée du pont, du côté de Huangmei, ce qui aurait déclenché l’incident. […] Les habitants du Huangmei qui veulent reprendre le travail maintenant que le confinement est levé doivent prendre un train à Jiujiang, en l’absence de gare de leur côté » poursuit le Global Times.

Depuis le 25 mars et la levée du confinement, les habitants du Hubei peuvent en effet, pour la première fois depuis deux mois, quitter leur région – à condition d’avoir un certificat médical.

« La tension est rapidement montée et des policiers du Hubei ont également eu maille à partir avec leurs homologues avant que la situation ne revienne à la normale dans la journée. Mais ces affrontements montrent bien que les habitants du Hubei, le berceau de l’épidémie, sont devenus des parias dans le reste du pays » notaient enfin nos confrères de RFI.