Coronavirus : « Boule à zéro », « cheveux blancs » ou « style Viking »… Nos lecteurs racontent comment ils se débrouillent sans salons de coiffure
VIRUS BEAUTÉ•Les salons de coiffure ne sont pas considérés comme des commerces essentiels, et sont donc fermés depuis le 15 marsRomarik Le Dourneuf
L'essentiel
- Depuis le début du confinement, les Français n’ont plus accès aux salons de coiffure.
- Certains décident de se raser la tête, s’improvisent coiffeurs et testent des nouveautés. D’autres préfèrent laisser leurs cheveux et leurs barbes pousser à volonté.
- Cyril Bazin, coiffeur et créateur à Nantes, conseille de profiter du confinement pour laisser les cheveux… se reposer.
«Une femme qui se coupe les cheveux est une femme qui s’apprête à changer de vie », disait Coco Chanel. Mais aujourd’hui, c’est plutôt le changement de vie dû au confinement lié au coronavirus qui pourrait pousser pas mal de monde à changer de coupe.
Sans salons de coiffure et sans collègues à croiser (pour beaucoup), certains prédisent l’avènement d’une nouvelle ère de Cro-Magnons ou de Vikings à la sortie du confinement. 20 Minutes a demandé à ses lecteurs comment ils gèrent leur chevelure. Et leur barbe pour ces messieurs.
Faire place nette
« J’ai hésité à ne rien toucher pour gagner en longueur et en épaisseur, et finalement, ce sera cheveux très courts et barbe totalement rasée pour repartir sur une pilosité neuve ». Comme Quentin, beaucoup de lecteurs, des hommes principalement, ont fait le choix de se débarrasser de leur toison. Housam, qui travaille dans l’alimentaire et continue donc à sortir tous les jours, s’y est résolu pour rester présentable : « J’ai craqué. J’ai sorti la tondeuse et je me suis rasé de près. Je pense même adopter cette coupe durablement. »
Si le style « Barthez » a ses adeptes, Nicolas l’adopte plus par… maladresse : « J’ai regardé un tutoriel pour rafraîchir mon dégradé et j’ai complètement loupé mon coup. Résultat : Une bonne boule à zéro. » Se raser totalement le crâne est sans doute la manière la plus pratique de régler les problèmes de coiffures. Mais pour Florent, ça a tourné au jeu : « Je voulais me raser la tête, mais j’en ai profité pour faire une étape à la Robert De Niro dans Taxi Driver, avec sa crête. J’ai pris des photos pour faire marrer mes potes. »
« Pas question de changer de look »
Tout le monde ne prend pas la situation avec la même légèreté. Car pour beaucoup, se laisser aller n’est pas envisageable. Laurence en témoigne : « Pas question pour moi de ressembler au yéti. » « Mon épouse jouera avec la tondeuse qui n’a jamais servi », raconte Bernard. Avant d’ajouter : « On va bien rire. » D’autres se lancent dans « l’auto-coiffage », comme Olivier : « Ce n’est pas très compliqué quand on a vu le coiffeur faire au préalable et quand on a un minimum de sens de l’observation. »
Le sens de l’observation, Fabrice devra l’avoir s’il veut réussir son défi : « J’ai pris une photo au début et j’ai prévu d’en prendre une autre à la fin. L’objectif est de garder le même aspect. » Kathy, angoissée par la fermeture des salons de coiffure, a décidé de prendre les choses en main : « Je ferai ma couleur moi-même en attendant. » Mais Cyril Bazin, fondateur de sa propre enseigne de salons de coiffure et ambassadeur Schwarzkopf professional, conseille pourtant de ne pas s’improviser spécialiste en la matière : « Il faut éviter les produits de grande distribution. Vous n’aurez jamais la couleur de la photo et c’est très dur à enlever. ». De manière générale, le spécialiste invite à ne pas trop manier les ciseaux : « Souvent, ce n’est pas bien fait, et c’est encore plus délicat à rattraper. »
Le confinement, c’est l’occasion de tester
Pour Hélène, le confinement est l’occasion de laisser ses cheveux blancs se faire une place : « Je devais aller faire ma couleur bien avant le confinement. Aujourd’hui, mes racines blanches se voient vraiment et je dois dire que ça me plaît. J’ai le sentiment d’être plus en phase avec moi-même. » Pour celles et ceux qui voudraient camoufler leurs racines sans passer par la case coloration, Cyril Bazin conseille de « privilégier les raies en biais par rapport aux raies droites ou de s’attacher les cheveux ».
C’est l’une des solutions choisies par Cynthia, qui ne veut pas se risquer à couper ses cheveux seule : « Je laisse pousser et j’en profite pour tester de nouvelles coiffures. » Même philosophie pour Adélaïde : « c’est l’occasion de mettre la frange au placard. ». « Plutôt que de couper, c’est le moment de tester différentes coiffures. Laissez vos cheveux s’allonger et essayez », abonde Cyril Bazin. Mais les conseils du professionnel ne seront pas suivis par Tony, qui a décidé de relancer une mode contestée et contestable : « Pas trop court sur le dessus mais on dégage bien les oreilles. Je me fais une coupe au bol. »
Pour la barbe, « c’est le moment ou jamais »
Tous ces tests ne sont pas réservés aux chevelures, car la barbe demande un minimum d’entretien si l’on veut éviter de ressembler à Tom Hanks dans Seul au monde. Stéphan, qui habituellement ne la laisse pas pousser parce qu’elle n’est pas assez fournie, a décidé de se lancer : « Je veux voir si plus longue, elle aura un autre aspect. Travaillant dans le commerce, je n’ai pas osé essayer avant. » Julien aussi profite du manque de témoins : « C’est le moment ou jamais. Et je me prends en photo tous les jours pour en faire une vidéo en stop motion. »
A l’inverse, Albert utilise le temps qui passe pour tenter un look dandy. Sans succès : « J’ai troqué ma barbe contre une fine moustache. Il faut être honnête, ça ne me va pas du tout » Il faut espérer à Martin plus de réussite dans sa tentative de se « laisser pousser la moustache de Fu Manchu ».
Ceux qui décident de laisser faire la nature
Mais parmi nos lecteurs apparaît un autre groupe : ceux qui veulent profiter de cette période pour laisser reposer leur corps et leurs cheveux. Il y a les adeptes de la cure de sébum. « Personne ne verra mes cheveux gras. J’aurai une belle chevelure bien brillante et en forme pour la réouverture du monde », raconte Chloé.
Pour beaucoup, c’est le style caverneux qui émerge, comme l’explique Florent : « La nature va reprendre ses droits jusqu’à la fin de tout ça, on va essayer de ressembler à Ragnar Lodbrok [le personnage principal de la série Vikings]. » Marc a d’autres références : « Ça me rappellera ma jeunesse dans les années 1970. » Liberté capillaire toujours, Laëtitia semble ravie de laisser vivre sa chevelure et celles de ses enfants : « Pour eux, ce sera coupe de surfeur et pour moi, cheveux ondulés ! ». Cyril Bazin encourage les confinés dans ce sens : « C’est la meilleure occasion de laisser reposer ses cheveux, de récupérer une belle fibre capillaire. Essayez d’espacer les shampooings, 1 ou 2 par semaine. Pour une fois qu’on a le temps d’en prendre soin. »
Et pour ceux qui ne s’y font pas, il reste la solution de Patrick : « Ma casquette va être ma meilleure amie pour plusieurs semaines. »