CORONAVIRUS« On n'a rien à faire dehors », les Languedociens réagissent au couvre-feu

Coronavirus : « On n'a rien à faire dehors ! », les Languedociens réagissent à l'instauration du couvre-feu

CORONAVIRUSA Montpellier, Béziers et Perpignan, des mesures strictes ont été prises pour éviter les rassemblements nocturnes
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

Samedi, un couvre-feu a été instauré dans trois grandes villes de l’ex-Languedoc-Roussillon, pour lutter contre la propagation du coronavirus : à Montpellier et à Béziers, dans l’Hérault, il est désormais interdit de sortir de 22 heures à 5 heures, et à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales de 20 heures à 6 heures. Sauf, indiquent les différents arrêtés, pour les professionnels médicaux, les secours, les forces de l’ordre et les travailleurs ne pouvant absolument pas reporter leurs déplacements.

Que pensent les Montpelliérains, les Biterrois et les Perpignanais de cette nouvelle mesure ? Parmi les habitants de ces communes qui ont répondu à notre appel sur les réseaux sociaux, aucun n’est opposé au couvre-feu. « On n’a rien à faire dehors ! », clame une habitante de Montpellier. « C’est une très bonne chose », indique une autre.

« Mais que peut-on faire en pleine nuit ? »

« C’est plus que nécessaire, c’est devenu une urgence, vu le comportement indiscipliné de certains », note de son côté Béatrice. « J’ai vu des personnes se promener comme si elles étaient en vacances », gronde une internaute montpelliéraine.

Mais certains s’interrogent : Y avait-il des personnes qui sortaient la nuit, malgré les mesures de restriction des déplacements de l’Etat ? « Mais que peut-on faire en pleine nuit, en pleine période de confinement ? », se demande une Montpelliéraine. « C’était nécessaire, car certains profitent des nuits pour se regrouper », témoigne une autre.

« 18 heures, cela aurait été mieux »

En revanche, les heures d’interdiction de sortie instaurées par les communes et les préfectures font débat. Nombreux sont les internautes favorables à un durcissement des horaires. « Moi, je l’aurais mis avant 22 heures, pour les jeunes de moins de 18 ans », note une Montpelliéraine, qui pointe du doigt des personnes qui ne respecteraient pas les consignes liées au confinement, dans le quartier Plan Cabanes.



« Je l’aurais mis plus tôt », reprend Sandrine, qui habite dans un village situé près de Montpellier. Stéphanie est d’accord. « 18 heures, cela aurait été mieux, souligne-t-elle, de son côté. Ceux qui travaillent ont une autorisation, les autres n’ont rien à faire dehors. Trop d’abus. » Marjorie, qui habite à Béziers, est elle aussi plutôt perplexe sur le choix de sa commune d’instaurer le couvre-feu à partir de 22 heures. « Tout est fermé, il aurait fallu le mettre à 20 heures, confie l'Héraultaise. Aux grands maux, les grands moyens. » Gaëlle partage cet avis : « 22 heures, c’est beaucoup trop tard. »

Jean-Marc Pujol (LR), le maire de Perpignan, a confié ce dimanche matin que 46 personnes avaient été verbalisées dans la nuit pour n’avoir pas respecté le couvre-feu. « Le couvre-feu a été respecté à 98 % mais nous avons quand même été obligés de dresser 46 procès-verbaux dans la nuit, gronde l'élu catalan auprès de l'AFP. Ca fait encore beaucoup de récalcitrants, c'est hallucinant. Ce sont toujours les mêmes, ceux qui s'exonèrent de toutes les règles de droit depuis longtemps, parfois dans les quartiers, les milieux qui dealent. Malheureusement pour eux, il n'y a plus de clients. »