RECITFace au coronavirus, des soignants témoignent de leur détresse

Coronavirus : Manque de moyens, réorganisation, épuisement… Des soignants témoignent

RECITEn manque de matériel, les soignants tentent de ne pas sombrer et de garder leurs forces pour combattre une crise sanitaire qui ne fait que commencer
Coronavirus: Conditions de travail, réorganisations des hôpitaux,... Des soignants témoignent
Emilie Petit

Emilie Petit

L'essentiel

  • Infirmier dans un hôpital en Occitanie, Jules n’a pas été épargné par la vague de patients qui a afflué dans les établissements de santé.
  • En contact permanent avec les patients, les soignants jonglent entre leur vie personnelle et le quotidien de l’hôpital.
  • « On nous traite aussi comme des pestiférés », raconte Marie, infirmière dans un établissement de santé en Auvergne.

Au bout du rouleau, Jules* accuse le coup. Infirmier dans un hôpital en Occitanie, il n’a pas été épargné par la vague de patients qui a afflué dans les établissements de santé, ces dernières semaines. « On a un peu l’impression d’être des soldats en temps de guerre. Sauf qu’on n’est pas préparés », souffle-t-il.

En manque de matériel, notamment de masques FFP2 et chirurgicaux, pour faire face à la pandémie de coronavirus qui fait rage dans l’hexagone, les soignants sont en première ligne. En contact permanent avec les patients, ils jonglent entre leur vie personnelle et le quotidien de l’hôpital, largement bousculé depuis fin janvier.

« On nous traite aussi comme des pestiférés »

« Dans mon établissement, les responsables ont essayé de vider certains services pour laisser le plus de places possible au service de réanimation », raconte Marie, infirmière dans un hôpital en Auvergne. Là où travaille Jules, un service de confinement a même été créé « pour éviter que les patients souffrant du coronavirus ne soient mélangés aux autres », précise-t-il.

Si de nombreuses personnes leur témoignent une gratitude presque sans limite, en applaudissant, tous les soirs à 20h, à leur fenêtre, les professionnels de santé œuvrant dans les hôpitaux subissent aussi la méfiance de leurs voisins et voisines : « On nous traite aussi comme des pestiférés, assure Marie*. Il y en a même qui nous disent qu’on ne devrait pas se plaindre car dans trois mois, on sera en vacances… ».

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En attendant la fin d’un confinement qui s’annonce plus long que prévu, les patients affluent toujours dans les hôpitaux. Pour l’heure, 10.995 cas de coronavirus ont été confirmés, dont 1.122 jugés graves avec placement en réanimation, et 372 personnes sont mortes, en France.

(*) Pour respecter leur anonymat, les prénoms des deux soignants ont été modifiés.