Coronavirus en Gironde : Policiers et gendarmes en renfort et des contrôles accrus sur le littoral
EPIDEMIE•Face aux irréductibles qui ont choisi d’ignorer les risques liés à l’épidémie de coronavirus, les forces de l’ordre devraient « dès demain » durcir le tonMarion Pignot
L'essentiel
- En Gironde, policiers et gendarmes ont jusqu’ici fait de la sensibilisation. Mais face aux irréductibles qui ont choisi d’ignorer les risques liés à l’épidémie de coronavirus, les forces de l’ordre vont « durcir le ton ».
- Alors que les déplacements sur les plages et sentiers du littoral sont désormais interdits, les contrôles vont se multiplier sur les plages.
- Deux escadrons de gendarmerie vont opérer en Gironde et les amendes de 135 euros devraient « finir de faire passer les messages » auprès des plus indisciplinés.
21.711 véhicules et 3.538 piétons contrôlés, 144 verbalisations dressées, dont 124 pour la zone de police de Bordeaux… En Gironde, les forces de l’ordre ont jusqu’ici fait de la prévention et de la pédagogie mais face aux quelques irréductibles qui ont choisi d’ignorer les risques liés à l’épidémie de coronavirus, elles vont « dès demain durcir le ton », a prévenu, ce jeudi, Olivia Poupot, commandante du groupement de gendarmerie de la Gironde.
A Bordeaux, d’abord, où les quais de Garonne ont été interdits d’accès jusqu’au 31 mars prochain. Des barrières vont être installées à chaque accès avec affichage du décret entré en vigueur ce jeudi. Idem sur les plages, alors que la préfète de Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio, vient de signer le texte interdisant l’accès aux sentiers et aux forêts du littoral de la région jusqu’à la fin du mois. « Le déplacement de toute personne sur les plages du littoral et des plans d’eau intérieurs ainsi que sur les chemins, sentiers et espaces dunaires, forêts et parcs situés à proximité, pour quelque motif que ce soit, à l’exception des déplacements liés à une activité professionnelle exigeant la proximité immédiate de l’eau », précise le décret.
Sur la plage, les contrôles seront donc renforcés. « Avec essentiellement des verbalisations, les gens n’ont rien à faire sur la plage, ce n’est pas là que l’on fait ses courses alimentaires », glisse Fabienne Buccio.
« Les contrôles vont aller crescendo »
Et pour faire respecter ce confinement qui se durcit, entre près de 90 patrouilles (trois policiers chacune) couvrent la zone de Bordeaux et une douzaine celles d’Arcachon. Cinq escadrons de gendarmerie (115 hommes et femmes) sont déployés dans le Sud-Ouest. Deux sillonnent Charente-Maritime « avec les besoins que l’on sait à l’île de Ré et d’Oléron », deux autres la Gironde « principalement les plages », un autre les Landes et un dernier les Pyrénées-Atlantiques. Enfin, des CRS renforcent les effectifs en Gironde et sur les plages de Biarritz.
« La tentation est grande d’aller à la plage avec les beaux jours, mais les contrôles vont aller crescendo. Nous aurons une posture ferme car beaucoup trop de personnes confinées ensemble font encore des activités à plusieurs. Ce n’est pas le principe du confinement. On reste chez soi et une seule personne est autorisée à sortir », assure Olivia Poupot. Et d’ajouter : « Nous allons concentrer nos actions sur celles qui font se rassemblent sur la plage ou font des courses en familles ou qui sont à des kilomètres de chez eux. »
Notre dossier sur le coronavirus
Les amendes de 135 euros devraient « finir de faire passer les messages » auprès des plus indisciplinés. Ceci alors que les appels « de renseignements » passés au centre opérationnel du département se font moins nombreux. Reste que ceux passés au 17 ne diminuent pas. Plus de 1.200 appels sont passés chaque jour, contre 600 habituellement. Beaucoup pour tapages ou conflits conjugaux.