Coronavirus : Attention aux arnaques en ligne !
CYBERCRIMINALITE•Surfant sur la peur que suscite le coronavirus, des escrocs créent de faux sites de vente de matériel médical ou lancent des cagnottes bidonThibaut Chevillard
L'essentiel
- La police nationale s’inquiète du risque grandissant d’arnaques liées à l’épidémie de coronavirus.
- Faux sites de ventes en lignes, cagnotte bidon… Les escrocs surfent sur la peur que suscite la pandémie pour tenter de s’enrichir.
- Les autorités s’inquiètent aussi de l’apparition de malwares, des logiciels malveillant volant les données personnelles des victimes.
Les escrocs n’ont pas de scrupules. Et certains ont bien l’intention surfer sur la peur que suscite cette pandémie mondiale pour essayer de s’enrichir. Depuis fin janvier et les premiers cas de coronavirus apparus en France, la plateforme Pharos, gérée par la police judiciaire, a reçu une centaine de signalements, « dont un quart concerne des arnaques », indique à 20 Minutes François-Xavier Masson, patron de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC). Mais pour ce commissaire divisionnaire, « c’est sûr », ces arnaques vont encore se développer. « Comme les gens sont confinés, ils vont aller plus sur Internet. »
Interpol a d’ailleurs publié un communiqué encourageant « le public à faire preuve de prudence lors de l’achat de fournitures médicales en ligne ». « Les masques chirurgicaux et autres fournitures médicales étant en forte demande mais difficiles à trouver dans les magasins de vente au détail en raison de la pandémie de Covid-19 », des faux sites Internet prétendant vendre ces articles voient le jour, explique l’organisation policière internationale. « Mais au lieu de recevoir les masques et les fournitures promis, les victimes sans méfiance ont vu leur argent disparaître entre les mains des criminels impliqués. »
Fausses cagnottes, remèdes miracles…
Les enquêteurs anti-cybercriminalité mettent également en garde contre les faux appels aux dons qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Les escrocs se font passer « pour des organismes qui ont pignon sur rue » et sollicitent une aide financière de la population afin de lutter contre la pandémie, ajoute François-Xavier Masson. France 3 Bourgogne rapporte notamment qu’une cagnotte Leetchi a été créée afin de récolter des dons qui seront reversés au centre hospitalier d’Auxerre. Or, contacté par la chaîne de télé, ce dernier « doute de la bonne foi de la personne qui a mis en ligne la cagnotte ».
Parmi les escroqueries recensées, il y a aussi ces faux médecins qui expédient des e-mails dans lesquels ils proposent à la vente des solutions miracles. Interpol remarque aussi que des malfaiteurs n’hésitent plus à appeler « des victimes se faisant passer pour des responsables de clinique ou d’hôpital ». Ils leur expliquent qu’un de leurs proches « est tombé malade du virus et demandent des paiements pour des soins médicaux ». Le coronavirus tue, la honte visiblement pas encore…
Vol de données
Des hackers profitent également du coronavirus pour subtiliser un maximum de données à leurs victimes. Par exemple, le site coronavirusmap.com prétend proposer une carte interactive de l’évolution de la pandémie au niveau mondial. En réalité, derrière cette application se cache un « malware ». Un logiciel malveillant capable d’infecter un ordinateur et de « dérober toutes les données qui seront ensuite revendues à des pirates informatiques », poursuit le chef de l’OCLCTIC. La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) s’inquiète aussi à ce propos de l’émergence de sites proposant de générer des attestations de déplacement dérogatoire en PDF mais qui « en profitent pour collecter vos données personnelles ».
C’est sans doute la raison pour laquelle le ministère de l’Intérieur a décidé que seules sont valables « les attestations officielles imprimées et les attestations sur l’honneur rédigées sur papier libre ». Néanmoins, les services de Christophe Castaner indiquent à Numerama qu’ils planchent sur une application dédiée, officielle, qui permettrait d’éviter les sites de phishing.
En cas de problème, la police nationale demande d’effectuer un signalement sur Pharos. Les enquêteurs pourront alors orienter le plaignant vers des outils de désinstallation des logiciels malveillants.