Coronavirus : Cinq amis du Var parcourent 2.000 km en « coronastra » pour rentrer de Pologne en pleine pandémie
CORONAVIRUS•Alors qu’ils étaient à Cracovie, en Pologne, pour fêter deux anniversaires, cinq amis ont acheté une vieille Opel Astra renommée « Coronastra » pour rentrer dans le VarAdrien Max
L'essentiel
- Cinq amis originaires du Var se sont retrouvés bloqués à Cracovie, en Pologne, en raison du coronavirus alors qu’ils allaient fêter des anniversaires.
- Ils ont acheté une vieille Opel Astra, surnommée « coronastra » pour l’occasion, pour parcourir 2.000 km et rentrer dans le Var.
Pas moins de 2.000 kilomètres pour rentrer de Pologne en « Coronastra ». Amaury, Loïc, Romain, Alexandre et Nicolas, cinq jeunes varois, ont fait un périple de 2.000 kilomètres en voiture pour rentrer de Cracovie, où ils étaient partis en week-end, en pleine pandémie du Covid-19. Ils ont finalement pu rejoindre Toulon lundi après-midi, après près de 48h de trajet, comme l’a relaté Var-Matin.
Un drôle de périple alors qu’ils allaient fêter l’anniversaire de deux d’entre eux entre potes. « On est arrivés vendredi en avion, et très rapidement au cours de la soirée les bars et les restaurants nous ont prévenus qu’ils allaient fermer à minuit », relate Amaury. Le lendemain matin en se réveillant, ils apprennent que la Pologne est en train de prendre une série de restrictions face à la crise du coronavirus. « Lorsque nous sommes partis de France le midi, nous étions loin d’imaginer que le virus pourrait prendre une telle ampleur, tout est allé si vite en même pas 24h », explique-t-il.
En trente minutes, l’affaire est conclue
Ni une, ni deux, ils filent à l’aéroport. « L’aéroport était rempli de monde à notre arrivée. Et on s’est aperçu que les vols au départ et à l’arrivée étaient annulés. On n’avait aucune information sur nos vols », se remémore Amaury. Il se décide, avec ses amis, de trouver une autre solution. Grand bien leur a pris car ce n’est que le dimanche qu’ils ont appris que leur vol était annulé.
« On a commencé à se renseigner pour les bus, mais tout était plein. Et ils s’arrêtaient à Berlin, avec le risque d’y rester bloqués. Les locations de voiture étaient hors de prix, et là aussi il fallait les laisser soit à Paris, soit à Berlin, donc on a commencé à regarder sur des parcs auto. Mais les voitures étaient à 5.000 euros. Du coup on a s’est reporté sur des sites de petites annonces », explique Amaury.
Et au bout de quelques clics, ils trouvent une annonce pour une voiture à seulement sept kilomètres de l’aéroport, le vendeur leur répond et les voila dans deux Uber direction « un petit bled paumé ». « J’ai échangé avec lui par message en anglais et déjà sur les photos de l’annonce, nous étions depuis l’aéroport, euphoriques à l’idée de nous imaginer tous les 5 dans cette citadine de 1997 avec jantes Alu. Quand on est arrivé, on a fait un petit tour rapide pour être sûr qu’elle tiendrait la route », témoigne Amaury. En trente minutes l’affaire est conclue, les cinq amis repartent avec une Opel Astra de 1997 avec 135.000 km au compteur pour 450 euros, « soit 90 euros chacun ». Ils décident de la surnommer la « Coronastra » en clin d’œil à la situation.
« La garder pour nos sorties du week-end »
Désormais au volant de leur Coronastra, les amis prennent enfin la route vers 18h samedi. « Mais on a dû traverser toute l’Allemagne, en faisant une nuit à Dresde, parce que la République Tchèque avait fermé ses frontières », explique-t-il. Une première nuit à Dresde, puis une seconde, dimanche soir, au-dessus de Lyon avant de finalement atteindre Toulon lundi après midi. Sans avoir oublié de récupérer la voiture qu’ils avaient laissée à l’aéroport de Marseille, leur point de départ.
La coronastra devrait rester dans le giron amical, après une si belle aventure. « Aventure, oui c’est le mot. Ça a été un peu de galères, mais des bonnes galères. Ce n’était pas prévu que ça se passe comme ça, mais au final c’est un bon périple. On va faire immatriculer la Coronastra en France et la garder pour nos sorties du week-end ». Pour cela il faudra néanmoins attendre la fin du confinement, tout de même plus facile à vivre chez soi qu’à 2.000 km de là.