Le procès des attentats de janvier 2015 sera filmé
JUSTICE•La décision de filmer ce procès, qui doit se tenir du 4 mai au 10 juillet,tient «à la nature des faits, l'ampleur des attaques, la multiplicité des cibles visées, ainsi qu'à la réaction et l'émoi que cela a suscité dans la société française» , justifie le parquet national antiterroristeFabrice Pouliquen
Le procès aux assises des attentats de janvier 2015, les premiers de la vague d'attaques djihadistes ayant frappé la France, sera filmé, a-t-on appris dimanche auprès du parquet national antiterroriste (PNAT), confirmant une information du Parisien.
Ce procès doit se tenir du 4 mai au 10 juillet au tribunal de Paris, porte de Clichy, pour des raisons logistiques.
Pas d’impacts coronavirus pour l’instant
Interrogée vendredi sur la tenue de certains procès, dont celui-ci, alors que l'épidémie de coronavirus s'étend, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a estimé que «ces procès sont encore un peu loin, nous avons encore le temps de nous adapter à une situation si elle devait perdurer».
Quatorze suspects, soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique aux frères Kouachi et Amédy Coulibaly, auteurs des attaques qui ont visé la rédaction de Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et le supermarché parisien Hyper Cacher, faisant 17 morts, doivent comparaître. Trois d'entre eux sont toutefois présumés morts en zone irako-syrienne.
Pas de diffusion en direct
La captation d'images et d'enregistrements lors des procès est en principe interdite en France, mais depuis la loi Badinter de 1985, cela peut être autorisé si cela «présente un intérêt pour la constitution d'archives historiques de la justice».
La décision de filmer ce procès, prise par le parquet, tient «à la nature des faits, l'ampleur des attaques, la multiplicité des cibles visées, ainsi qu'à la réaction et l'émoi que cela a suscité dans la société française», a expliqué le PNAT.
Les images n'auront pas vocation à être diffusées en direct, mais à être archivées et consultées uniquement à des fins historiques ou scientifiques.
Très peu de procès à avoir été filmés
Peu de procès ont été filmés: ceux de Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon pour crimes contre l'humanité sous l'Occupation, ceux de l'affaire du sang contaminé, de l'explosion de l'usine AZF, de 14 militaires de l'ex-junte chilienne en 2010 et d'un génocidaire rwandais en 2014.