Affaire Barbarin : Le diocèse de Lyon salue « une décision cohérente du pape »
REACTIONS•Le pape a accepté ce vendredi la démission du cardinal Barbarin qui lui avait été remise le 30 janvier dernier
Caroline Girardon
«Il s’agit là d’une décision logique et cohérente depuis le procès en première instance ». Le diocèse de Lyon a salué ce vendredi la décision du pape d’accepter la démission du cardinal Barbarin qui lui avait été remise le 30 janvier, jour où la cour d'appel de Lyon a relaxé le Prélat, poursuivi pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs.
« Dès lors que le cardinal avait dit qu’il démissionnerait même en cas de relaxe en première instance, cette décision est logique. Il n’y a pas vraiment de surprise puisque l’on s’attendait tous à cela », estime Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon. Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas d’une sanction puisque cette demande émanait du cardinal lui-même ». Le principal intéressé, interrogé par KTO, a estimé qu’il était en effet « bon de tourner la page ».
Une « sage » décision qui « aurait pu intervenir avant »
« Ces quatre dernières années ont été d’une grande, grande souffrance avant tout pour les victimes mais aussi pour l’Eglise », appuie le primat des Gaules. « Tourner la page ne veut pas dire en revanche, ne plus s’intéresser à toutes ces affaires, poursuit Mgr Gobilliard. Je crois qu’il y a encore un travail à mener dans le diocèse même s’il y a eu un changement d’attitude et d’habitude depuis ». « Nous sentons que nous vivons un moment très important pour le diocèse », avance également Mgr Michel Dubost qui assurait au quotidien la gestion du diocèse depuis la mise en retrait de Philippe Barbarin.
François Devaux, l’un des fondateurs de la Parole Libérée, association de victimes qui a révélé l'affaire Preynat et brisé l’omerta, qualifie la décision du pape de « sage ». Mais considère qu’elle « aurait pu intervenir avant ». « On aurait pu gagner du temps et éviter bien des déboires à l’Eglise. Et même tous ces recours en justice. Cette décision n’arrive que parce que le Pape est acculé, estime-t-il. Il aurait pu se saisir de l’affaire à bras-le-corps beaucoup plus tôt, comme la communauté de l’Arche l’a fait pour Jean Vanier. Cette décision, rendue tardivement, n’est pour autant pas un soulagement et ne permet pas de retrouver confiance en l’Eglise ».