VIRUSLes policiers parisiens ont reçu des consignes concernant le coronavirus

Coronavirus : Les policiers ont reçu des consignes et du matériel de protection... mais pas partout

VIRUSEn revanche, les policiers affectés en dehors de la capitale attendent toujours des instructions claires ainsi que des masques et du gel hydroalcoolique
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • La Préfecture de police a transmis à ses directions une fiche expliquant l’attitude à adopter quand une personne suspectée d’être infectée par le coronavirus se présente dans un commissariat.
  • En revanche, les policiers affectés en dehors de la capitale et de la petite couronne n’ont toujours pas reçu de consignes spécifiques ni de précisions sur le nombre de masques que stocke l’administration, dénoncent les syndicats après un CHSCT.
  • Alors qu’une nouvelle réunion doit avoir lieu lundi, ils espèrent obtenir des réponses à leur question. Faute de quoi, les fonctionnaires pourraient faire jouer leur droit de retrait, menacent les organisations syndicales.

«Quelle conduite à tenir face à un cas suspect ? » A cette question que se posent les policiers depuis que le coronavirus touche la France, la Préfecture de police donne quelques éléments de réponse dans une note transmise à ses différentes directions et consultée par 20 Minutes. Alors que les policiers affectés en dehors de la capitale sont toujours en attente de matériels et d'instructions spécifiques, la « PP », qui jouit d’une certaine autonomie au sein du ministère de l’Intérieur, « s’est montrée assez réactive » et a été « la première à réagir », souligne Yvan Assioma, secrétaire départemental du syndicat Alliance.

La note, distribuée fin février, aide notamment les fonctionnaires à identifier une personne pouvant être contaminée par le coronavirus : « elle semble fiévreuse », « revient depuis moins de 14 jours d’une zone d’exposition à risque » et « présente des signes d’infection respiratoire aiguë se manifestant par une toux ou un essoufflement au repos ». Les policiers doivent alors « équiper le cas suspect d’un masque chirurgical », le conduire « dans un local isolé », « lui faire se désinfecter les mains avec du gel hydroalcoolique » et « appeler sans délai le 15 ».



« Désinfecter la zone »

Les différentes directions de la Préfecture de police ont décliné cette fiche en y apportant quelques précisions. Il est ainsi demandé aux fonctionnaires de la direction de la sécurité de proximité confrontés à un cas suspect d'« arrêter le système de ventilation dans le commissariat », de « fermer l’accès » au bâtiment, de s’équiper de masques et de « matérialiser la zone d’exclusion » avec un ruban et de « désinfecter la zone où est passée la personne suspecte », notamment les « claviers d’ordinateurs, poignées de portes, les écrans des téléphones portables et combinés de téléphone ».

Outre ces fiches réflexes, la Préfecture de police a distribué des masques (les fameux FFP2), des gants et du gel hydroalcooliques aux fonctionnaires parisiens. « A notre demande, il y a eu une réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) vendredi dernier et il y a désormais une réunion de suivi hebdomadaire », poursuit Yvan Assioma. Le représentant du syndicat Alliance police observe en revanche que des « difficultés subsistent en grande couronne, notamment dans les Yvelines et en Seine-et-Marne ». Une situation qu’il espère voir réglée rapidement.

Droit de retrait

Alors qu’un CHSCT extraordinaire s’est réuni ce mercredi au ministère de l’Intérieur pour les policiers de l’ensemble de l’Hexagone, les organisations syndicales soulignent dans un tract que « les décisions de la Préfecture de police en matière de gestion de cette crise sanitaire sont à ce jour les plus judicieuses ». Elles regrettent l’attitude de la direction générale de la police nationale (DGPN) qui tarde à transmettre aux commissariats situés en dehors de la capitale d’instructions spécifiques « alors que les policiers sont au contact de centaines de milliers de personnes chaque jour », regrette Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP police FO.

Selon les informations de 20 Minutes, la direction de la police nationale s’est pour l’instant limitée à relayer des messages de prévention des autorités sanitaires sur son intranet. La DGPN n’a « pas été capable de nous donner un inventaire des masques dont ils disposent. Ceux qui ont été distribués sont parfois périmés car ils datent de la grippe aviaire », poursuit Linda Kebbab. Les syndicats, qui demandent aussi la distribution de gel hydroalcoolique, de gants et de savon dans les commissariats, espèrent avoir des réponses à leurs questions lors de la prochaine réunion du CHSCT, lundi prochain. « Il ne faudra pas s’étonner, sinon, que les collègues exercent leur droit de retrait », affirme la représentante d’Unité SGP police-FO.